Selon les exégètes, Sherlock Holmes est né un 6 janvier, l'année variant de 1854 à 1858.
C'est donc début janvier que la Sherlock Holmes Society of London organise chaque année un dîner de gala pour un nombre limité de participants, car il se déroule dans un lieu exceptionnel : rien moins que le Palais de Westminster.
Siège de la Chambre des Communes et la Chambre des Lords du Royaume-Uni. Le palais borde la rive gauche de la Tamise, dans l’arrondissement de la Cité de Westminster.
Après avoir passé un sas de sécurité, nous avons pu rejoindre le salon de la Chambre des Communes pour prendre un verre. Les photographies du bâtiment, dans cette partie, sont interdites donc je n'ai pu prendre que furtivement un couloir d'accès...
Grâce au parrainage de Jo Johnson, Membre du Parlement, le soixante-quatrième dîner annuel de la Société Sherlock Holmes de Londres a eu lieu dans la salle à manger des membres de la Chambre des communes.
Le titre de cette édition était THE STORMY PETREL SUPPER. Si le « stormy petrel » est en français l'oiseau nommé « océanite tempête », l’expression « stormy petrel » désigne également une personne qui cause des conflits ou suscite la controverse.
Le choix fait référence à deux histoire du Canon :
- Dans The Reigate Squires/Les Propriétaires de Reigate, Holmes dit à son hôte: “My dear Colonel, I am afraid that you must regret the hour that you took in such a stormy petrel as I am."/ « Je crains, mon cher colonel, que vous ne regrettiez le moment où vous avez accueilli le fauteur de troubles que je suis » ;
- Dans The Naval Treaty/Le Traité naval, quand Watson lui apporte la note de Tadpole Phelps présentant l’affaire, Holmes le taquine : ”You are the stormy petrel of crime, Watson.”/ «Vous êtes un agitateur du crime, Watson.»
Le menu, par tradition, est commenté en italique avec des extraits d'une des oeuvres du Canon, en l'occurence, ici, the Naval Treaty/Le Traité naval.
La référence à l'oiseau de mer était de circonstances puisque l’orateur invité était le Très Honorable Amiral Lord West of Spithead, qui a servi sur quatorze vaisseaux et en a commandé trois.
Outre de nombreuses autres fonctions lui ayant valu moultes décorations et un titre de baron, il a assumé la fonction de Ministre responsable de la sécurité nationale, du contre-terrorisme et de la cyber-sécurité.
Son discours fut particulièrement drôle, ponctué d'anecdotes de vieux briscard, tissant des liens entre la Royal Navy et l'oeuvre de Conan Doyle, avec quelques clins d'oeil aux descendants de l'auteur, assis à la table d'honneur.
John Morewood fit un étourdissant éloge de Watson, saupoudré de bons mots et de révérence à l'égard de Disraeli, maître orateur s'il en fut.
En milieu de repas, tous les invités venus d'outre manche ont été cités, devant se lever à tour de rôle pour être applaudis (ce que j'ai fait de bonne grâce, bien qu'impressionnée) et à la fin, ce sont les verres qui furent levés pour célébrer tout ce qui fait le bonheur de ces rencontres.
Le lendemain du dîner formel, une partie des invités s'est retrouvée pour le "Morning after", c'est à dire un déjeuner décontracté qui se tient traditionnellement au pub The Center Page, dans le quartier de St Paul.
Les "Reichenbach Irregulars" nous y ont annoncé qu'un nouveau rassemblement serait organisé en Suisse, en 2019, à l'occasion de leur trentième anniversaire...
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