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Baronne Samedi

Broutilles paraissant le crésudi

La Cenerentola - Rossini/Herheim - Une Cendrillon à l'Opéra de Lyon

Publié le 30 Décembre 2017 par Baronne Samedi in Art et spectacles, Opéra, Musique, Lyon

Photo: Erik Berg

Photo: Erik Berg

C'est une véritable friandise que l'Opéra de Lyon nous offre pour les fêtes de fin d'année, avec "La Cenerentola" de Gioachino Rossini, opéra mis en scène par Stefan Herheim, sous la baguette de Stefano Montanari.

A seulement 24 ans, Rossini acheva en trois semaines cette oeuvre qui fit un triomphe à sa création en 1817.  Dans le livret de Jacopo Ferretti, l'histoire de Cendrillon diffère du conte de Perrault : la magie est laissée de côté, la marâtre est remplacée par un parâtre et la pantoufle par un bracelet, peut-être pour ne pas exhiber, en public, un pied déchaussé…

Le rideau s'ouvre sur une femme de ménage en train de balayer  tandis que l'orchestre se met à son rythme. Surgi des cintres, Rossini lui-même descend sur scène pour diriger l'orchestre avec sa plume et pousser l'employée dans l'âtre d'une cheminée, dont elle ressort en Cendrillon.

La petite cheminée s'agrandit, en gigogne, jusqu'à occuper toute la scène et l'histoire commence..

La Cenerentola - Rossini/Herheim - Une Cendrillon à l'Opéra de Lyon

Deux soeurs, Clorinde et Tisbé, chassent un mendiant tandis que leur gentille soeur adoptive Angelina, dite « Cendrillon » lui offre du pain et du café. Elles ignorent que le pauvre homme est en réalité Alidoro, mentor du prince Ramiro qui s'est déguisé pour chercher discrètement une bonne épouse pour son protégé.

Après maintes ruses et mascarades, l'amour triomphe et celle qui fut Cendrillon devient une épouse heureuse qui pardonne à tous.

Photo : Erik Berg

Photo : Erik Berg

Stefan Herheim s'en est donné à coeur joie, avec une mise en scène chorégraphiée et truffée de surprises comiques, dont un choeur entièrement grimé en Rossini, voire affublé d'ailes de chérubins pour une hilarante pantomime.

Le décor très versatile de Danier Unger change à vue, rehaussé de projections qui viennent compléter l'histoire autant que les costumes foisonnants d'Esther Bialas.  

Photo : Erik Berg

Photo : Erik Berg

La mise en scène efface constamment la lisière entre fiction et réalité, la troupe abattant sans vergogne le quatrième mur. Le chef d'orchestre quitte la fosse et les Rossini envahissent même les allées du premier rang.   

L'écriture de bel canto a donné un beau rôle de comédie à Michèle Losier qui  a interprété une Cendrillon piquante, voire insolente, sans nuire à la virtuosité vocale réclamée par le compositeur. Son prince n'était pas en reste puisque Cyrille Dubois  s'est montré un délicieux ténor. 

Renato Girolami, avec une basse très claire, a fait du père cruel un bouffon hilarant, et devient aussi parfois un Rossini par la magie du changement de perruque...

On rit beaucoup grâce à la mise en scène, qui compense une partition dépourvue de grands airs, même si elle est riche en ensembles depuis le quatuor jusqu'au septuor, parfois soutenus par le chœur.

Si le livret avait fait l'impasse sur le conte de fées, cette production y a mis toute la magie qu'on peut en espérer !

La Cenerentola - Rossini/Herheim - Une Cendrillon à l'Opéra de Lyon

Du 15 décembre 2017 au 1e janvier 2018 à l'Opéra de Lyon

La Cenerentola, ossia la Bontà in trionfo  (Cendrillon ou le Triomphe de la bonté)
Opéra en 2 actes, en italien, créé en 1817 au Teatro Valle de Rome en Italie

Compositeur  Gioacchino Rossini - Livret  Jacopo Ferretti, d'après le conte de Perrault

Mise en scène  Stefan Herheim  Dramaturgie Alexander Meier-Dörzenbach
Décors Daniel Unger, Stefan Herheim - Costumes Esther Bialas
Vidéo  fettFilm (Momme Hinrichs, Torge Möller) - Lumières  Phoenix (Andreas Hofer)

Direction musicale  Stefano Montanari 

Don Magnifico, le pèreRenato Girolami  (basse)
Angelina « Cenerentola », fille adoptive de Don Magnifico  Michèle Losier (mezzo soprano)
Tisbé, fille de Don Magnifico  Katherine Aitken (mezzo-soprano)
Clorinda, fille de Don Magnifico  Clara Meloni (soprano)
Le prince Don Ramiro  Cyrille Dubois (ténor)
Dandini, valet de Don Ramiro  Nikolay Borchev  (baryton)
Alidoro tuteur du Prince et philosophe :  Simone Alberghini (baryton basse)

Courtisans, pages, gens de maison et invités au bal.

2 h 40 environ

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