Frétillante, j'ai bien vérifié les horaires de train et je suis arrivée la première devant l'entrée du site archéologique de Pompéi.
La foule s'est amassée derrière moi, trépignant tandis que les gardiens, face à nous, gardaient l'oeil rivé sur la montre.
A 9 h pile, ils ont ouvert la grille et c'était comme si nous étions des lions lâchés dans l'arène !
Munie de mon billet réservé à l'avance, je suis partie comme une fusée, avec l'objectif de semer la foule.
Pompéi se dresse sur un plateau, contrôlant la vallée du fleuve Sarno à l'embouchure duquel était un port très actif.
Les origines de la ville remonteraient à la fin du 7e siècle av. JC, avec une civilisation incluant des éléments indigènes, étrusques et grecs, A la fin du 5e siècle av. JC, les Samnites, descendus des monts de l'Irpinia et du Samnium, envahirent la plaine de l'actuelle Campanie (qui signifie la « plaine fertile ») regroupant les villes vésuviennes et côtières, avec Nuceria (Nocera) pour capitale.
Vers la fin du 4e s. av. JC, les mouvements des populations samnites troublèrent l'organisation politique, forçant Rome à intervenir en Italie méridionale pour dominer la région. Pompéi fut intégrée dans l'organisation politique de la res publica romana, puis devint colonie romaine.
Elle fut enrichie d'édifices privés et publics, et puis richement ornée surtout à l'époque des empereurs Octavien Auguste et Tibère.
En 62 après JC, un violent tremblement de terre frappa la région fvésuvienne. À Pompéi, la reconstruction commença tout de suite mais, à cause de l'importance des dommages, elle était toujours en chantier le 24 août 79, quand la soudaine éruption du Vésuve l'enterra sous les cendres et petites pierres (lapillis).
Elle fut découverte à la fin du 16e siècle mais l'exploration commença seulement en 1748, sous le roi de Naples Charles III de Bourbon, pour ne jamais s'arrêter.
L'aire archéologique de Pompéi s'étend sur environ 66 ha desquels environ 45 ha ont été fouillés.
La subdivision de la ville en regiones (quartiers) et insulae (îlots) a été faite par Giuseppe Fiorelli en 1858, pour des besoins d'étude et d'orientation.
Mais l'enfer commence ici : on vous donne un plan sommaire avec des noms de rue, mais sur place les petites rues et les îlots ne sont pas nommées.
Il y a seulement des potelets avec des directions générales, autour de l'axe principal, la Via dell'Abbondaza, qui traverse le site et qui est emprunté par les très nombreaux groupes en visite guidée.
Bref, j'ai pris mon courage à deux jambes et me suis hâtée vers les lieux les plus éloignés pour visiter au calme.
Très rapidement, j'ai pu constater qu'énormément de lieux sont derrière des grilles ou d'accès limité.
Le plan indique des numéros de maisons d'intérêt mais les numéros ne correspondent pas aux numéros en pierre sur les édifices et souvent, une grille barre l'entrée avec la mention de jours de visite spéciaux plutôt arbitraires.
Le résultat c'est qu'on voit beaucoup, beaucoup de ruines pour peu de fresques. Il faut aussi garder à l'esprit que tous les aménagements qui n'avaient pas été volés pendant les premières fouilles sont déposés au Musée National de Naples. Heureusement, je l'avais visité soigneusement, en 2019, donc je peux "transposer" mes souvenirs sur les lieux vides.
Par ailleurs, les barrages limitent fortement les prises de vue pour les rares choses visibles. Par exemple, je ne peux vous montrer que le joli derrière d'Apollon dans son sanctuaire...
Souvent, on croise un thermopolium, c'est-à-dire une auberge.
J'ai regretté qu'il n'y ait pas une reconstitution en mode réel pour un peu de soutien physique !
Je suis tombée par hasard sur la fameuse mosaïque "Attention au chien" à la ville dite "du Poète tragique".
L'entrée est fermée par une vitre donc on reste sur le seuil.
On trouve des fontaines publiques mais je n'ai vu de point d'eau actif qu'à un seul endroit.
Souvent, elles ne sont pas ornées ou l'ornement est cassé.
La maison de l'Ancre doit son nom à la mosaïque placée devant le seuil (et derrière une grille empêchant l'accès).
J'ai eu enfin une grande chance, en visitant seule la maison des Dioscures.
La maison, parmi les plus somptueuses et vastes de la dernière période de Pompéi, est caractérisée par une architecture complexe et une richesse particulière des peintures. L'habitation est dotée de deux atriums, reliés par un élégant péristyle.
J'ai fini par comprendre que toutes les maisons indiquées sur le plan ne sont pas intéressantes.
Lorsque les propriétaires n'étaient pas identifiés, les archéologues donnaient un nom-repère. Par exemple, de jolis noms comme "La Maison du Faune" ou oa "Maison des Amours dorés" se réfèrent à ce qu'on y a trouvé, pas forcément à ce qu'on peut voir.
Comme une gardienne était présente, je lui ai demandé de cocher sur mon plan les maisons ouvertes, ce qu'elle a fait très gentiment.
Elle m'a aussi conseillé d'aller directement à la Villa des Mystères avant l'arrivée des groupes, ce qui était bien ma stratégie en traversant le site au pas de course.
Je suis d'ailleurs tout près, en traversant la nécropole de la porte Herculanum.
La nécropole, qui s'étend le long de la route qui menait à Naples, était déjà utilisée pendant les premiers siècles de vie de Pompéi, même si les édifices funéraires visibles aujourd'hui datent du 1e siècle av. JC et suivants.
Les tombes monumentales illustrent les typologies funéraires les plus diffusées de l'époque.
Sur la gauche, les colonnes marquent la tombe de la prêtresse publique Mamia, morte vers 29, qui fit construire le Temple du Génie d'Auguste dans le Forum.
Des sépultures sont en temple ou construites sur un haut podium en forme d'autel, avec la représentation du double siège, symbole de l'honneur concédé de s'asseoir au premier rang au théatre et d'un bateau qui entre au port.
Plus loin, entre les tombes, commence le suburbium (la banlieue rurale) peuplé de nombreuses villas.
Ceci est la tombe de Nevoleia Tyche. Née esclave de Lucius Nevoleius, elle a prix le nom de son maître en s'affranchissant au prix de grands efforts. Elle devint mécène et épousa un affranchi qui eut aussi une belle carrière.
De son vivant, elle avait fait construire ce tombeau et, en souvenir de ses origines, l'avait également dédié aux esclaves qu'elle-même avait possédés et libérés.
La villa Diomède, propriété de Marcus Arrius Diomedes, dont la tombe se trouve face à l'entrée, est l'un des édifices les plus grands de toute la ville. Elle est construite sur trois niveaux pour un total de 3500 m², tournée vers l'ancienne ligne de côte.
En entrant, on accède directement au péristyle, autour duquel se disposent les pièces les plus importantes de la maison, comme le triclinium.
Il y avait, dans le beau jardin, un triclinium couvert d'une pergola pour les banquets d'été, et une piscine.
La villa a été un des premiers édifices à être fouillés à Pompéi et c'était une destination essentielle pour les voyageurs du 19e siècle, comme le Comte de Cavour. Théophile Gautier y a situé sa nouvelle Marcella.
La villa comprenait un quartier destiné à la production du vin.
L'ensemble remonte au 2e siècle av. J.-C., mais reçut sa forme actuelle dans les années 80-70 av. J.-C., période à laquelle remonte également la frise des Mystères.
La villa tient son nom de la Salle des mystères située dans la partie résidentielle de l'édifice, qui regarde la mer.
Une grande fresque continue qui couvre les trois murs, une des mieux conservées des œuvres picturales de l'antiquité, représente un rite mystérieux, c'est-à-dire réservé aux fidèles du culte.
Sur les murs latéraux, des figures féminines ainsi que des faunes, des ménades et des figures ailées sont occupés dans différentes activités rituelles dédiées au culte de Dionysos.
Au centre, trônent Dionysos et son épouse Ariane.
Ce couple est le symbole de la félicité conjugale, souvent repris dans les maisons de la région, en fresque ou en sculpture.
Outre la danse et la consommation de vin, expressions de l'extase dionysiaque, on voit, à droite, la flagellation rituelle d'une fillette posée sur les genoux d'une femme assise.
Il y a un excellent article détaillant et expliquant cette fresque. Je vous conseille donc d'aller le lire en cliquant ici.
Je repars ravie d'avoir pu visiter seule l'endroit et je me hâte pour terminer le parcours, en espérant que la marée humaine n'aura pas encore tout englouti.
J'arrive à un endroit saturé de monde et j'entends les cris d'une Américaine scandalisée. En me rapprochant, je la vois qui tente de faire passer une fillette par-dessus une barrière latérale tandis qu'un gardien lui crie d'arrêter.
Il s'avère que c'est la file d'attente pour le lupanar, canalisée pour une visite traversante. La femme essayait d'exfiltrer sa fille d'une dizaine d'années, paniquée à l'idée qu'elle fût exposée à de la pornographie 😄 (c'est à se demander comment elle s'est trouvée là, d'ailleurs).
Finalement, la fillette a été sommée de fermer les yeux et de marcher derrière sa sa mère en la tenant par la taille.
Considérant l'éloignement des images, je doute que la fillette aurait été traumatisée mais bon, je n'ai jamais été une femelle gravide confrontée à l'éducation maternelle.
Dans ce bordel, les prostituées, principalement des esclaves grecques et orientales, exerçaient leur profession pour un salaire compris entre deux et huit as (une coupe de vin en valait un).
Le bâtiment compte deux étages. À l'étage supérieur se trouvaient les logements du propriétaire et des esclaves.
Au rez-de-chaussée, cinq chambres, chacune équipée d'un lit encastré, sont situées de part et d'autre du couloir qui relie les deux entrées du rez-de-chaussée. Les chambres étaient fermées par un rideau.
Sur les murs du couloir central, de petits tableaux à représentations érotiques racontaient aux clients les activités qui s'y déroulaient. Le lupanar tire son nom de « lupa » (louve), terme latin désignant une prostituée.
La maison qui suit est celle de Lucius Ceius Secundus, dite la Maison des Ceii.
La fresque au fond est une scène de chasse spectaculaire.
La maison d'Octavius Quarto se présente comme une version en miniature des grandes villas aristocratiques éparses dans les campagnes hors de la ville. C'était, un type d'habitation utilisé par l'élite pompéienne peu avant l'éruption.
La zone de l'entrée conserve en partie l'installation d'origine avec un atrium de type traditionnel alors que le jardin est articulé sur deux zones situées à des hauteurs différentes et caractérisées par la présence de deux cours d'eau artificiels perpendiculaires, animés par des petites cascades et fontaines.
Je repars en me dirigeant vers l'amphithéâtre en avisant, au passage, un fragment de texte, graffiti ou annonce.
A ce stade, j'ai marché plus de cinq heures et faute de mieux, je pioche un regain d'énergie dans un produit dopant que j'avais glissé dans mon sac à main : une bouchée en chocolat contenant une grosse gorgée de café bien serré !
La praedia de Giulia Felice est un complexe constitué par l'unification, au 1e siècle av. JC, de plusieures constructions. C'est donc une «villa urbaine» caractérisée par la prédominance de zones vertes.
Elle fut léguée à Giulia Felice par son père qui, même s'il n'était pas aristocrate, était un homme prospère.
La propriété s'organisait diverses parties avec des entrées indépendantes, un grand jardin sur lequel s'ouvrait une série de pièces résidentielles, une station thermale et un vaste parc.
Le nom de Giulia Felice se trouve sur une inscription conservée à Naples et qui était peinte en rouge sur la façade : après le désastreux tremblement de terre de 62, elle annonçait proposer à la location une partie de sa propriété pour usage de chambres ou de boutiques. Elle proposait même des entrées en salles de bain puisque les Thermes Stabiane étaient en restauration et les nouveaux Thermes Centraux encore en construction.
Elle garda pour son usage la plus belle partie de la praedia et vécut confortablement de ses rentes.
Voir soudain autant de verdure fait du bien, après avoir arpenté des centaines de ruines.
Le triclinium d'été devait être un ravissement pour les repas, au son de la cascade qui dévalait sous la fenêtre et s'écoulait autour des lits.
Si j'étais un as de la finance, je créerais volontiers un hôtel construit sur le modèle des villas romaines !
La sensation d'être au bord d'une rivière était renforcée par des paysages de fleuve animés de pygmées et crocodiles. Hélas, il n'en reste qu'un fragment, le reste étant au musée de Naples.
Je rappelle que seuls les aristocrates masculins mangeaient couchés, les femmes restaient assises sur des tabourets, sauf les matrones de haut rang.
Vous pouvez cliquer sur ce lien pour voir comment mangeaient les Romains.
Après une petite trotte, je visite la maison de la Vénus à la coquille.
Il me faut patienter car la foule est arrivée et certains rustres stagnent dans le passage en se photographiant complaisamment.
À Pompéi, les "bornes pénis" sont des phallus sculptés sur les pavés ou les murs, qui servaient à signaler les lupanars, ou étaient des talismans contre le mal et l'envie, associés au dieu romain Priape.
Les symboles phalliques étaient très répandus dans la Rome antique, représentant la fertilité, la prospérité et la chance.
Lorsque les fouilles mirent au jour la fullonica (laverie), on trouva un squelette qui portait sur lui un magot en pièces. On supposa qu'il s'agissait du propriétaire, Stephanus, connu grâce aux inscriptions électorales.
L'endroit servait à laver du linge sale et à dégraisser les tissus à peine filés. Les esclaves de Stephanus devaient les piétiner pendant des heures, dans de l'eau mêlée d'urine animale et humaine.
Grâce à l'ammoniaque qu'elle contient, l'urine agit comme dégraissant et agent de blanchiment. Elle était collectée dans des récipients publics, conservée pour augmenter sa concentration en ammoniaque, puis diluée dans l'eau avant foulage.
La lampe à huile ci-après est orné d'un singe habillé en gladiateur : à la lumière de la flamme, l'ombre projetée donnait l'impression que l'animal bougeait.
J'aurais aimé voir plus de reproductions d'objet du quotidien en situation.
L'entrée principale des thermes de Stabies mène à une vaste cour.
À gauche, se trouvait la piscine, et à droite des arcades, on accèdait à la partie réservée au hommes.
L'ordre typique des bains romains suivait un parcours allant du froid au chaud, ou inversement, en passant par des salles successives : d'abord un passage au vestiaire (apodyterium) et éventuellement des activités physiques dans la palestre, puis une salle de sueur (sudatorium) ou un bain tiède (tepidarium), puis un bain chaud (caldarium) avant un bain froid (frigidarium) pour se raffermir.
Le chauffage était assuré par un système de conduites dans les murs et les doubles planchers qui faisaient circuler l'air chaud provenant des fournaises et des braseros mobiles.
La partie féminine, adossée à celle masculine, était articulée de la même manière, mais le tout était plus petit et dépourvu des riches décorations qui caractérisent la partie masculine. Les femmes entraient par une porte séparée, sur laquelle il y avait l'inscription « Mulier » (femme). La séparation des deux sexes était une pratique normale dans le monde antique.
Les thermes de Stabies, qui datent du 2e siècle av. JC, font partie des plus anciennes connues dans le monde romain.
Après plus de six heures à crapahuter dans un soleil de plomb, je me dépêche de traverser le forum vers la sortie où se trouve l'Antiquarium.
J'espère y voir de belles pièces car j'ai mon compte de vieilles pierres !
Des pigments de fresques sont présentés en coupelles, malheureusement sans indication de leur composition .
Parmi les pigments rouges utilisés à Pompéi et qui ont permis d'obtenir la célèbre coloration rouge pompéien, on trouve le cinabre, la sinopis et l'ocre rouge (rubrica). Les peintres superposaient aussi des couches réalisées avec des pigments différents.
En faisant une recherche, j'ai néanmoins appris une chose stupéfiante : il peut s'agir également d'ocre jaune ayant viré lors de l'éruption.
En effet, par une mutation connue déjà des Anciens, l'ocre jaune soumis à une chaleur supérieure à 700 °C se transforme en ocre rouge. Une équipe dirigée par Sergio Omarini en 2010 a montré qu'une part assez importante des parois rouges de Pompéi devait être ocre jaune avant l'éruption de 79.
L'impression que nous avons aujourd'hui d'une forte dominante de rouge ne correspond donc pas à ce que voyaient en réalité les contemporains.
Il faut garder à l'esprit que la coloration rouge étaient extrêmement coûteuse, bien plus que l'ocre jaune.
Il y a un objet rare et sophistiqué : un chauffe-plat en bronze.
Il permettait, lors des banquets, de garder les mets au chaud grâce à des braises introduites par les petites portes du bas.
Lorsqu'elle est une déesse distincte d'Athéna, Niké est représentée comme une divinité ailée. Elle a entre les mains une palme ou une couronne.
Elle n'a pas d'ailes lorsqu'elle est associée à Athéna Niké, ou qu'elle est entre les mains de Zeus ou de la déesse Athéna, ainsi que l'atteste la Souda, une encyclopédie du 10e siècle.
C'est épouvantable : cette belle tête de Dionysos a été mise dans un cube en verre et en contre-jour, en plus de reflets de projecteurs.
Je suppose que c'est pour le protéger des rustres qui tripotent tout, mais malgré toutes mes contorsions, je n'ai pas pu en faire une belle prise de vue.
Pour couronner le tout, la boutique vend plein de machins mais pas de carte postale avec une bonne photo.
Souvent les entrée de grandes maisons avaient des colonne portant en chapiteau le portrait de Dionysos et Ariane.
Le couple était le symbole de la félicité conjugale et il y en avait de nombreuses représentations, peintes ou sculptées.
Je suis épuisée et un peu déçue car pour ce que je vous ai montré, j'ai arpenté tout le site pendant plus de sept heures...
Prochaine étape : la gare et un solide repas !
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