Le Capo Colonna est un cap à la pointe ouest du golfe de Tarente, à 10 km au sud-est de la ville de Crotone. C'est l'ancien promunturium Lacinium de l'Antiquité.
On y trouve des traces du temple de Héra Lacinia, érigé au 5e siècle av. JC, qui fut comme le point de contact entre le culte de la Héra hellénique et celui de la Junon romaine.
La petite vidéo restitue le site, selon les connaissances actuelles.
La physionomie générale de la tête suivante serait celle d'une jeune femme, laissant supposer une divinité juvénile, peut-être Artémis, ou Hébé, fille d'Héra. Une technique particulière a été utilisée pour la réalisation des yeux : un bulbe de marbre inséré dans les cavités orbitaires et entouré d'une feuille de bronze servant de support aux cils, également en bronze.
Cette solution semble avoir été fréquemment utilisée dans le milieu de la Grande Grèce car on en a trouvé plusieurs exemples.
Les yeux sont petits, allongés avec une indication de la glande lacrymale. Ils présente une légère asymétrie, l'œil droit étant légèrement plus haut que le gauche. Ce détail, associé à l'inclinaison latérale, laisse penser à à la prise en compte d'un point de vue forcé, probablement de bas en haut.
La tête aurait ainsi pu faire partie d'un fronton de temple, comme l'exemple ci-dessous.
Après la visite du musée, le parcours mène aux vestiges... très vestigiels !
La seule colonne encore debout a donné son nom au cap et pour le reste, disons que c'est un endroit très plaisant dans la brise portée par la mer.
Le temple d'ordre dorique, avec six colonnes sur la façade et quatorze sur les longs côtés, s'étendait vers la mer et avait la forme classique des temples grecs : un imposant complexe de 48 colonnes de plus de 8 m de haut et composées de huit tambours rainurés.
Le toit était constitué de dalles de marbre et de tuiles en marbre de Paros.
Le temple s'est probablement effondré quand une partie du littoral a sombré.
Même s'il n'y a plus grand chose à voir, la vibration des bleus de la mer et du ciel à cet endroit est magique et il y a du myrte, dont les feuilles embaument quand on les froisse.