La Bulgarie est célèbre pour la qualité de son essence de rose. Si la fleur n'est pas originaire du pays et y fut transportée de Perse sur les terres au 18e siècle, elle a graduellement muté pour devenir une espèce différente de celles cultiveés dans les autres pays.
C’est ainsi qu’au début du 19e siècle, elle obtient le nom de rosier oléagineux de Kazanlak, du nom de la ville bulgare où la rose fut plantée pour la première fois.
C’est en Bulgarie que la teneur de la rose oléifère a le plus d’essence et la meilleure qualité. 85 % de la production mondiale d'huile de rose provient de la Vallée des Roses.
Parmi les 5 000 sortes de roses qui existent à travers le monde, seule la rose bulgare Rosa Damascena parvient en effet à donner une essence de grande qualité.
Ayant l’unique pouvoir d’harmoniser les senteurs les plus contradictoires, elle constitue, pour les spécialistes, l’une des composantes les plus subtiles de la haute parfumerie.
L’obtention de l'essence de rose d'une telle qualité est un secret national. Après distillation, l’huile de rose est gardée dans des bouteilles scellées par un cachet de cire, dont il n’existe qu’un seul exemplaire, fabriqué il y a 70 ans, pour éviter les fraudes et les contrefaçons.
Elle est ensuite transportée dans des récipients de cuivre et conservée à la Trésorerie nationale, à Sofia.
La France est la principale cliente de la Bulgarie pour la confection de parfums et produits cosmétiques.
La deuxième place occupée par les Etats-Unis est plus surprenante : les Américains utilisent l’huile de rose pour lubrifier les navettes spatiales car elle résiste à toutes les températures.
Au cœur du pays, sur un territoire de 3 200 ha, entre les monts Balkans et la chaîne montagneuse de Sredna Gora, s’étendent à perte de vue d’immenses champs couverts de roses dont l’huile essentielle coûte plus chère que l’or…
C’est la fameuse Vallée des roses qui, vers fin mai et début juin, vit selon un rythme bien spécial.
Dès 5 h du matin, des milliers d’ouvriers saisonniers quittent les villages des alentours pour se diriger vers les champs de roses. La cueillette commence à l’aurore et se termine vers 9 h du matin, avant que le soleil ne sèche la rosée, pour que la fleur conserve tout son parfum.
De grands sacs de pétales sont ensuite acheminés vers les distilleries où est extraite la célèbre huile essentielle de rose.
3 500 kg de pétales rose ou rouges, et 5 000 à 6 000 kg de pétales blancs sont nécessaires à l'extraction d'un litre d’huile dont le coût est supérieur à celui de l'or. La collecte exige une main d’œuvre importante, un ouvrier expérimenté ne pouvant cueillir qu’une trentaine de kilos par jour.
Chaque année, depuis 1903, le début de la cueillette est signalé par la Fête de la Rose entre le 24 mai et le 10 juin à Kazanlak, Karlovo et dans les villes environnantes.
Demain, à Kazanlak, j'assisterai à une journée entière de festivités : j'ai hâte !