La destination du jour est Nessebar, en longeant la côte de la mer Noire, sans voir pour autant la mer car la route serpente entre champs et forêts.
Dans les villages, on voit beaucoup de maisons avec leur jardins potager, et sur les trottoirs, des arbres et de longues bandes de rosiers.
Longtemps tranquille, la côte près de Nessebar ne comptait que des constructions basses, nichées dans la verdure, et propices aux vacances familiale. La fin de l'ère soviétique a changé la donne et le capitalisme forcené a transformé la côte en une jungle de béton, faisant même disparaître les dunes. C'est devenu un gigantesque complexe balnéaire sans goût ni grâce.
Située sur une presqu’île, Nessebar fut sous le nom de Messemvria l'une des puissantes colonies hellénistiques sur sa côte sud de la mer Noire. Elle porte les traces d'une longue activité humaine depuis l'antiquité et le charme des vieilles villes.
Inscrite dans la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en 1983 elle a failli en sortir en 2010 à cause du surnombre de boutiques de souvenirs.
La population locale était partagée, mais beaucoup étaient réticents à renoncer à une source de revenus ce qui fait que les rues sont pleines d'étalages de bimbeloterie, sans avoir priviliégié de vraies productions d'artisans locaux.
La presqu'île étant le lieu de villégiature des riches, les prix y sont très élevés, comparés à ceux de la côte qui, d'après un habitant, est devenu un aimant pour tous les ivrognes amateurs de discothèques.
Surnommée autrefois la ville aux 40 églises, Nessebar en garde quelques-unes, avec un grand programme de restauration.
A l'exception de l'église-musée Saint-Stéphane, illustrée au 16e siècle, leur intérieur ne comporte plus de fresques.
Le style des façades des églises médiévales est caractéristique : l'alternance de bandes de trois ou quatre rangées de briques et de pierres sculptées, qui créent un motif optique, sont le type de décoration le plus répandu.
On trouve des rangées d'arches aveugles, des motifs floraux à quatre feuilles, des ornements triangulaires, des patènes en céramique turquoise et des frises de courent, incluant des croix gammées qui étaient alors un symbole du Soleil.
Après le déjeuner, j'ai enfin pu obtenir un vrai café à l'orientale en payant le double d'un espresso ou autre café en capsule qui ont visiblement remplacé la tradition.
Il était délicieux mais la surprise est venue de la jolie tasse :
Je termine la visite en beauté avec l'église de saint Stéphane dont j'ai appris aujourd'hui qu'il fut le premier martyr chrétien.
Saint-Stéphane date du 10e siècle mais ses fresques n'ont été ajoutées qu'au 16e siècle.