Leukerbad - Conférence Sherlock Holmes des Reichenbach Irregulars

Cette année, la conférence en Suisse des Reichenbach Irregulars s'est tenue à la station thermale de Leukerbad, en référence à :

"For a charming week we wandered up the Valley of the Rhone, and then, branching off at Leuk, we made our way over the Gemmi Pass, still deep in snow, and so, by way of Interlaken, to Meiringen." (The Final Problem)

Ainsi, après une brève escale à Lausanne, j'ai pris le train le long du lac Léman pour prendre à Leuk le bus grimpant à la station.

La vue de ma chambre était jolie, et l'on entendait au loin les cloches des vaches. C'était très exotique pour une citadine !

L'hôtel comporte des équipements aquatiques qui ont permis d'agréables moments de pause. Même si l'air est frais, en altitude, l'eau chaude permet de se baigner à l'extérieur.

Inaugurés par Marcus Geisser et Michael Meer, fondateurs des Reichenbach Irregulars, les trois jours de la conférence ont été, comme à chaque fois, un grand plaisir, avec de joyeux échanges, des découvertes et même une soirée musicale.

Michael Meer nous a offert quelques histoire  sur le col de la Gemmi, le Daubensee, l'hôtel Schwarenbach et les histoires que des écrivains comme Guy de Maupassant, Alexandre Dumas ou Arthur Conan Doyle ont imaginées en passant par cette région.   Helen Dorey a lu des extraits de quelques-unes des histoires à faire frémir écrites par ces auteurs  emblématiques.

Marcus Geisser puis Guy Marriott ont évoqué des divertissements victoriens à Londres : musée de cire de Mme Tussaud, jardin zoologique, boxe, escrime, canotage, cricket, opéra, concerts, music-hall..

Julie McKuras a fait un tour d'horizon détaillé de la vogue des piscines intérieures et bains de vapeur lancée par le diplomate David Urquhart,

Mia Stampe Lagergaard nous a parlé de l'arrivée des bathing machines (roulottes de bain) et nous a amusés avec sa démonstration que Watson, en amoureux des femmes, avait dû faire bon usage d'une longue-vue...

Marsha Pollack nous a régalés d'une belle chronique sur la manière dont le développement des trains a engendré la multiplication des yellowback books romans de gare bon marché qui faisaient fureur auprès des classes moyennes qui pouvaient les acheter voire les louer le temps d'un trajet.

Catherine Cooke nous a présenté l'histoire des salles de spectacle londoniennes au temps de Sherlock Holmes, et Peggy MacFarlane celle du cirque, tout en jonglant avec balles et baguettes.

Marina Stajic nous a révélé que Conan Doyle  avait défendu le baseball auprès de ses compatriotes et, pour finir sur une note sinistre, Michael Meer a pu confirmer après des recherches que Hitler aimait Sherlock Holmes.

Heureusement, nous avons pu rapidement nous changer les idées en partant nous promener à travers le village de Leukerbad pour prendre le téléphérique vers le col de la Gemmi.

La terrasse ensoleillée a été idéale pour partager de grandes idées et des bières tout autant.

Comme souvent en montagne, le temps a tourné à l'orage après le déjeuner et nous nous sommes hâtés de redescendre pour retourner à l'hôtel.

En clôture, nous avons pu partager le goût de Sherlock Holmes pour le violon grâce à un concert donné par le merveilleux Luis Alfredo Montes Meneses. 

Né en 1987 au Venezuela, il a commencé le violon à l'âge de 10 ans. Depuis, sa formation musicale et son activité en tant que membre de différents quatuors à cordes l'ont conduit à Caracas, Bâle, Berne et Francfort

En tant que membre de l'Orchestre des jeunes de Bolívar, il a travaillé avec des chefs d'orchestre renommés comme Gustavo Dudamel, Claudio Abbado, Sir Simon Rattle, Nikolaus Harnoncourt...  

Chaleureux et trop modeste au regard de son talent, il a pris le temps de commenter chacun des morceaux de Telemann, Mendelsshon et Paganini, alternant vivacité et mélancolie, à l'image du tempérament de Sherlock.

La conférence s'est terminée à mon grand regret et, pour me consoler, Michael Meer m'a remis une friandise, récompense de ma petite contribution au numéro de Peggy McFarlane.

Elle a rendu plus courtes les 7 heures de voyage qui m'ont ramenée chez moi.