Situé dans le pavillon de l'Hôtel-Dieu où est né Gustave Flaubert et où son père occupa un poste de chirurgien, le musée présente des souvenirs de la famille Flaubert et évoque l'histoire de la médecine du moyen-âge au début du 20e siècle.
À l'origine, les collections médicales du musée ont été constituées par les anciens élèves de l'Ecole de médecine de Rouen. Elle regroupent aujourd'hui des domaines variés : la médecine et la chirurgie, la pharmacie, la naissance et la petite enfance, l'art dentaire et des objets rares comme le mannequin d'accouchement de Mme du Coudray du 18e siècle ou le masque mortuaire de Napoléon Bonaparte.
Le musée est également le reflet de l'évolution des pratiques médicales, des statues de saints guérisseurs à la révolution médicale et technique du 19e siècle.
Franz Mesmer (1734 - 1815) était le fondateur de la théorie du magnétisme animal, dite "mesmérisme". Ce médecin allemand prétendait pouvoir guérir toutes les maladies nerveuses grâce à son fluide magnétique personnel.
Le baquet autour duquel prenaient place les patients était le condensateur du fluide distribué par Mesmer. Celui-ci, qui provient du fonds Desbois de la Bibliothèque municipale de Rouen, est plus modeste que ceux représentés sur les gravures d'époque.
Si Mesmer fut très controversé, il a néanmoins ouvert la voie à l'hypnose médicale.
Un peu partout dans la maison sont disséminées des définitions du Dictionnaire des idées reçues de Flaubert.
Conçu comme un recueil de lieux communs et des clichés de son temps, tout comme Bouvard et Pécuchet dans lequel il devait s'insérer, ce dictionnaire contribue à l'encyclopédie de la bêtise humaine imaginée par Gustave Flaubert.
Évidemment satirique et critique, Flaubert voulait qu'une fois qu'on l'aurait lu "on n'osât plus parler de peur de dire naturellement des phrases qui s'y trouvent."
Quand on a repéré une définition, on se met à guetter les autres...
Dans l'esprit de La Leçon d'anatomie du Docteur Tulp de Rembrandt, le peintre a représenté le Dr Alfred Velpeau, chirurgien, professeur de clinique médicale, enseignant à ses élèves la nouvelle méthode anatomo-cliniqne basée notamment sur l'observation de la dissection.
La figure centrale du grand patron, entouré de douze disciples avides de connaissance, n'est pas sans rappeler l'iconographie de La Cène. Ici, c'est la foi en la science et le triomphe du progrès médical qui sont glorifiés.
Quelques vitrines attestent du retour en vogue de la physiognomonie au 19e siècle, avec en particulier des moulages de visages de criminels, comme l'infâme Lacenaire.
Les Fournier exécutés en 1838 y figurent aussi, dont le père était boucher. Ils assassinèrent deux curés octogénaires, leurs deux servantes, une de leurs nièces et un beau-frère. Les victimes avaient été tuées à la hache, avec barbarie, et leurs têtes avaient été écrasée.
Les études anatomiques occupaient une large place dans le cursus des étudiants en médecine de l’époque. Les psychiatres s’interrogeaient sur d’éventuelles altérations de l’encéphale pour expliquer la folie, comparant les crânes et cerveaux de criminels avec ceux de personnes considérés comme saines.
Les phrénologues prêtaient attention à l’instinct carnassier de certains criminels. Felix Voisin, président de la Société phrénologique de Paris, affirmait que “l’homme animal” était parfaitement dessiné chez les meurtriers. Il les décrivait ainsi : ”Dans la partie supérieure, la tête est évidée comme le toit d’un couvreur ; dans sa partie antérieure, elle est étroite, déprimée et fuyant en arrière”.
La prochaine visite sera celle de l'église sainte Jeanne d'Arc que l'on voit dans l'axe de l'avenue Gustave Flaubert.