Le musée conserve près de 950 000 œuvres et objets concernant l’histoire de l’éducation et de l’enfance en France depuis la Renaissance. Il s’agit de la plus importante collection de patrimoine éducatif en Europe.
Ce qui est présenté au public dans cette exposition permanente est une infime partie. On y voit l'évolution de l'école religieuse ou privée à l'école laïque obligatoire, dans une présentation qui n'est pas chronologique mais a le mérite d'être variée.
A cause de l'éclairage faible et des vitrines de protection, je n'ai pu prendre que quelques images en faisant l'impasse sur les cartels, très intéressants à lire mais impossibles à reproduire ici.
Voici donc une flânerie, pêle-mêle, dans le passé qui permet de voir l'évolution de l'école : confrontation des pouvoirs religieux et laïcs pour contrôler l'éducation, lutte contre l'illettrisme et le travail des enfants, volonté hygiéniste, expérimentations de méthodes d'enseignement...
Spectaculaire, la classe est une reconstitution de ce qu'était une classe à l'époque de Jules Ferry, dans les années 1890, avec les pupitres de tailles différentes puisque les âges étaient souvent mélangés.
L'inclinaison étaient pensée pour une bonne posture et les bancs de deux étaient considérés comme un progrès, au lieu de ceux où s'entassaient jusqu'à dix élèves.
J'ai eu un frisson quant la persistance du matériel et des méthodes car, en cours préparatoire, j'ai appris l'écriture sur un pupitre similaire, avec un porte-plume et un encrier. On considérait que c'était meilleur pour l'apprentissage à la formation des lettres et le stylo-bille n'était attribué qu'à partir du cours élémentaire.
La réalité, c'est que j'avais le don de me couvrir d'encre violette et qu'aujourd'hui mon écriture manuscrite, quoiqu'en cursive très lisible, de donne pas dans la calligraphie...
Les bons points m'ont rappelé une très belle leçon morale donnée par une institutrice de cours préparatoire.
Tandis qu'elle était dans la réserve pour aller cherche de l'encre, une fillette a commencé un chahut, suivie par une autre et une autre... Fascinée par leur culot, je me suis laissée entraîner à jeter une boulette de papier tandis que tout le monde était debout à faire du tapage.
A son retour, l'institutrice a demandé "Qui a chahuté ?". Silence de mort. "Si personne ne se dénonce, je punis tout le monde".
Peu encline à devoir être collée pour copier cent lignes et prise par le conflit moral car après tout, j'avais participé mais juste avec une boulette, je me taisais, le dos rond.
Et soudain, Françoise s'est levée, puis Isabelle... et là j'ai décidé que je ne devais pas être lâche et je me suis levée aussi car la honte aurait été trop forte.
L'institutrice est montée sur l'estrade pour déclarer : "Vous avez été très nombreuses à chahuter mais seules trois ont été assez courageuses pour ne pas faire punir des innocentes. A titre exceptionnel, j'attribue à ces trois-là une grande image mais à condition de ne pas recommencer du chahut".
Il faut savoir que LA grand image était une illustration cartonnée de la taille d'une carte à jouer. Elle ne s'obtenait normalement que contre dix bons points qui n'étaient pas faciles à collecter : en milieu d'année, je n'en avais eu que deux. N'oublions pas que dans les années 1960, l'impression en couleur était encore chère et que les images n'étaient guère que dans les livres.
J'ai été incroyablement fière et heureuse... sauf que je n'ai jamais pu la montrer à mes parents car il aurait fallu expliquer pourquoi !
Je sors continuer mon exploration, la prochaine visite étant celle du musée de la Céramique.