Érigé entre une cour pavée et un jardin étagé en terrasse, aux abords du musée des Beaux-Arts, l’hôtel d’Hocqueville, édifié au 17e siècle offre un cadre intime et privilégié pour découvrir une magnifique collection.
Riche de plus de cinq mille pièces, le musée dresse un panorama complet de la faïence rouennaise, du 16e siècle à la fin du 18e siècle, et en expose les plus beaux fleurons : pavements de la Renaissance, grands plats d’apparat à décor rayonnant du début du 18e siècle, pièces décorées à l’ocre niellé, peintures et sculptures monumentales en faïence comme les exceptionnelles sphères céleste et terrestre de Pierre II Chapelle (1725) ou les bustes des Saisons (1730).
Si la faïence de Rouen représente plus des deux tiers des collections, le musée conserve aussi de remarquables ensembles d’autres centres faïenciers tels que Delft, Nevers et Lille qui permettent de replacer cette histoire locale dans le contexte plus général de la céramique européenne, des majoliques italiennes du 15e siècle aux créations de la manufacture de Sèvres des années 1930.
Le parcours débute au rez-de-chaussée avec une présentation des premières faïences européennes : les majoliques, produites en Italie du 15e au 17e siècle.
Il se poursuit par les productions des ateliers rouennais du céramiste Masséot Abaquesne (vers 1500 - avant 1564) et par des œuvres normandes en terre vernissée et des suiveurs de Palissy, du XVIIe au XVIIIe siècle.
J'ai découvert dans ce musée les épis de faîtage. J'en ai trouvé plus tard un exemple en situation et dont j'ajoute la photographie dessous.
Au premier et au deuxième étages du musée, les salles consacrées au 18e siècle, cœur des collections, dévoilent les chefs-d’œuvre de la faïence de Rouen : camaïeux bleus, décors rayonnants rouges et bleus, ocres niellés, sculptures et peintures de faïence polychrome, chinoiseries et décor à la corne.
Je découvre le pot trompeur, appelé aussi pichet trompeur ou pot à surprise.
L'objet servait d'amusement quand un invité voyait le contenu du pichet se répandre à côté de son verre, à cause du goulot ajouré.
En fait, on ne peut boire qu'en aspirant par l'un des petits becs situés sur le sur le rebord de l'ouverture supérieure qui communique par l'anse, également creuse, avec le corps du pichet.
Ce genre d'objet fut fréquemment produit par les faïenceries du nord de la France (Lille) et des Pays-Bas (Delft).
Deux salles sont consacrées à la porcelaine et à la faïence fine. Enfin, le parcours se prolonge au-delà du 18e siècle par une présentation des productions de la Manufacture de Sèvres aux 19e et 20e siècles.
J'ai rassemblé deux chamois qui étaient présentés à deux étages différents car, s'il n'y a plus l'effet de surprise, cela permet de voir l'interaction entre forme et décoration.
L'animal en porceleine de Meissen a été conçu en 1735 par le sculpteur Johann Friedrich Eberlein pour la ménagerie d'animaux en porcelaine commandée pour le palais japonais de Dresde de Frédéric-Auguste 1er, prince Électeur de Saxe et roi de Pologne.