Saint-Quentin a obtenu le label Villes d'art et d'histoire pour son attachement à rénover un patrimoine architectural dont la variété (gothique, néo-classique, Art déco) est due à ses reconstructions.
En 1557, la terrible bataille de Saint-Quentin voit la victoire des Espagnols sur la France. La ville, située à la croisée des chemins est-ouest et nord-sud et qui prospérait alors de son pèlerinage réputé et de son commerce (blé, draps, guède...) est détruite par le pillage et par le feu.
En 1917, Saint-Quentin, allemande depuis 1914, est rasée par les bombardements alliés. À l'Armistice, seuls quelques bâtiments du centre tiennent miraculeusement encore debout : la basilique, le théâtre, la mairie…
C'est l'architecte Paul Bigot, prix de Rome, qui dresse alors le plan d'ensemble du nouveau Saint-Quentin, créant un axe nord-sud, dont la rue d'Isle constitue l'un des tronçons et la place de l'Hôtel de Ville un haut lieu.
Des îlots sont reconstruits à l'identique, d'autres confiés à de jeunes talents, qui ont hâte de convertir le centre-ville à la modernité Art déco, un style né à Paris dans les années 1910, qui s'oppose et succède aux arabesques de l'Art nouveau.
Ce paysage architectural hétéroclite donne à la ville beaucoup de charme car il y a toujours quelque chose qui attire l'oeil. La documentation ainsi que les guides conférenciers et conférencières de l'Office du tourisme sont parfaits pour amorcer la découverte.
Le climat a été variable, avec le ciel gris un jour, bleu radieux le lendemain ; parfois du crachin et parfois un grand soleil.
J'ai jonglé au mieux pour faire/refaire des photographies au gré de la lumière mais souvent la grisaille a limité les prises de vue.
Vous aurez au moins un aperçu pour vous conseiller d'aller voir par vous-même...
L'Art déco emprunte ses lignes à la tradition classique, matinée de cubisme et d'orientalisme, et généralise l'utilisation de matériaux nouveaux, tel le béton armé, souvent jumelé à Saint-Quentin aux parements de briques.
Signe de modernité lui aussi et dans un souci hygiéniste de faire entrer le plus de lumière possible dans les édifices, on privilégie le type de fenêtre en saillie appelé « oriel » ou « bow-window »
A Saint-Quentin, les façades Art déco sont souvent surmontées d'un pignon à la flamande.
En face de l'Office de Tourisme, une maison est dite du "Petit-Saint-Quentin"
D'après la tradition, Quentin aurait été enfermé dans un cachot à cet endroit en 287, où il aurait fait jaillir une source.
A l'origine, il y avait un groupe sculptural logé dans une niche encadrée de moulures, à la façade d'une maison, qu'il a fallu reconstruire après la guerre,
II était taillé dans une pièce de chêne, montrant Quintinus, assis entre deux bourreaux, chacun lui enfonçant un clou à coups de marteau dans l'épaule. Daté de 1732, il était d'exécution gauche mais renouvelait sans doute une image beaucoup plus ancienne.
Au retour du propriétaire de la maison, évacué en 1917, la niche était vide.
La Société Académique ouvrit en 1927 une souscription publique et l'artiste Gabriel Girodon, grand prix de Rome de peinture, sculpta en ciment une nouvelle représentation du martyre de Quintinus.