Nantes - Les Machines de l'Ile

Les Machines de l’île sont un espace d'exposition et d'animation situé à l'emplacement de chantiers navals désaffectés, créé par François Delarozière et Pierre Orefice,

Le concept s'inspire des mondes de Jules Verne, de l’univers mécanique de Léonard de Vinci et de l’histoire industrielle de Nantes.

C'est une attraction très demandée : alors que la billetterie ouvre à 10 h, la queue était déjà longue à mon arrivée à 9 h 30.

La réservation sur internet est erratique mais il y a des quotas pour achat de billets à utiliser le jour-même.

C'est à 11 h que j'ai pu atteindre le guichet et que, par miracle, j'ai même obtenu une place sur le très convoité Grand Elephant dont le parcours passe devant la billetterie.

Dans l'une des nefs, l'Atelier est le lieu de création de La Machine, association de constructeurs et créateurs de spectacle vivant.

Sur plus de 3 000 m², ingénieurs, techniciens, chaudronniers, soudeurs, sculpteurs et menuisiers travaillent les structures et les matières. Le public peut les observer depuis deux terrasses en hauteur.

Toutefois, aujourd'hui, l'atelier est au repos, donc rien à voir !

Dans la Galerie des machines sont animées à tour de rôle diverses machines, pilotées par des animateurs "aidés" par des spectateurs volontaires.

Malheureusement, il s'avère que les vidéos sont trop lourdes pour ce blog, donc je vous montre de simples photos.

L'avion du genre "fou volant" fait l'objet d'un numéro hilarant avec une pilote improbable et une commentatrice déchaînée digne des plus grands crieurs de foire. 

Installée sur un bac aquatique peuplé de roseau, de papyrus ou de lentilles d’eau, une nuée de papillons s'anime quand quelqu'un se dévoue pour faire fonctionner le mécanisme en pédalant vigoureusement.

La Galerie des Machines est en lien permanent avec l'Atelier de La Compagnie La Machine pour le grand projet de l'Arbre aux Hérons qui sera ouvert en 2027 dans l'ancienne carrière Misery au centre de Nantes, à 800 m à « vol de Hérons » des Machines de l’île. 

Une ravissante maquette donne une idée de ce fabuleux projet en grande partie financé par le mécénat.

La Carrière Misery a contribué, depuis le 15e siècle, à construire la ville de Nantes (ponts, bâtiments et pavages des rues). De 1900 à 1985, le site était occupé par une grande brasserie. Par la suite ont été envisagés différents projets de construction d’immeubles, d’hôtels ou d'un boulevard mais aucun n’a abouti.

En 2016, la maire de Nantes Johanna Rolland, répondant à la volonté de valoriser cet espace remarquable, valide un changement d’affectation en créant un « jardin extraordinaire » et en y plaçant l’Arbre aux Hérons imaginé par François Delaroziere et Pierre Orefice.

Dominée par une promenade ouvrant sur le plus beau point de vue sur la Loire, Trentemoult et le port de Nantes, le jardin sera un poumon vert dans ce quartier très urbanisé.

L’Arbre sera implanté sur des micro-plots encastrés dans le granit recouverts de terre végétale permettant la circulation d'eau, et procurera une ombre bienfaisante 

Les centaines de points de végétation installés dans les 3 niveaux de branche des jardins suspendus renforceront la diversité de l'écosystème. Au total, 4 niveaux de plantations se déploieront sur l’emprise au sol de l’Arbre en créant autant de diversités de milieux et d’expositions.

L'Arbre emprunte au banian, surnommé l'arbre qui marche, la possibilité de descendre des racines pour supporter la croissance de ses branches.

Jusqu'à l'ouverture au public, les concepteurs et les constructeurs rendent compte ici de l'avancée du projet, avec l'évolution des croquis, l'étude de végétation et une branche prototype, sur les 17 prévues, que l'on peut parcourir.

En quittant la galerie, il y a une petite trotte pour traverser le site, en passant devant les anciens ateliers du chantier naval.

Bien entendu, le trajet s'est rallongé du fait de mon légendaire sens de l'orientation défaillant et aussi du fait de quelques installations de travaux temporaires masquant la vue.

Le Carrousel des mondes marins,  de 25 m de haut et  22 m de diamètre est constitué de trois manèges empilés dans une dentelle de béton surmontée d’un chapiteau orné de frontons, et gardés par 16 pêcheurs originaires des mers du monde.

Il faut faire la queue pour y accéder car la billetterie à l'entrée du site ne vend pas les billets du Carrousel qui sont à usage immédiat.

Heureusement, l'attente est bien moindre.

La structure est peuplée de 36 éléments mobiles représentant des créatures marines qui sont manipulées par le public.

Du guichet, on accède aux étages par des escalier métalliques qui desserve une coursive desservant les manèges et des points de vue sur l'environnement.

Outre les mécaniques, le décor est soigné avec de jolis détails sur les escaliers et le plafond
 

Pour monter dans un des sujets mécaniques, en accès direct en bas et desservis chacun par une passerelle à l'étage, il y a également la queue car les places sont limitées.

Le niveau inférieur a pour thème les fonds marins,  avec un crabe géant, un calamar, un engin d’exploration qui plonge dans une salle des machines, et un bathyscaphe qui grimpe le long d'un mât central.

Le niveau intermédiaire est consacré aux abysses, des éléments suspendus à 5 mètres au-dessus des fonds marins, comme le luminaire des grands fonds, la raie manta ou le poisson pirate.
 

Le niveau supérieur est dédié à la surface de la mer et repose sur un plateau tournant protégé par un chapiteau. Il comporte des bateaux, des attelages marins, des poissons volants, des méduses...

Le Carrousel est un des trois points de départ du Grand Elephant mais pas pour moi : je dois embarquer derriere le bâtiment des anciens ateliers du chantier naval, donc je dois y retourner...

Le spectaculaire Grand éléphant pèse 48 tonnes. En acier et  bois sculpté, il mesure12 mètres de haut pour 8 mètres de large. 

Il accueille 52 passagers qui peuvent se répartir au sommet, à l'intérieur sur des banquettes périphériques et dans des balcons latéraux lors d'une promenade de 30 mn.

Expressif, avec ses yeux et oreilles mobiles, il a également une trompe articulée avec laquelle il arrose copieusement et aléatoirement les badauds dont les rires mêlés de cris ponctuent le trajet.

Les photographies sont interdites à l'intérieur du ventre et c'est dommage car l'effet de machine est délicieusement rétro.

J'ai donc dû me contenter de l'escalier hélicoïdal et des extérieurs.

J'étais tellement affairée avec mon appareil photo que j'ai eu la surprise de me faire copieusement asperger, sur le balcon : j'ignorais que la trompe visait ailleurs que vers l'avant !

Non seulement je l'ai été là, puis plus tard sur la gauche et même... au sommet où je me croyais enfin à l'abri. Heureusement qu'il a fait très chaud car j'ai fini avec une robe trempée, collée au corps.

Juste au-dessus de la tête, il y a un perchoir très convoité qui est le point le plus haut. De là, on peut voir la nuque de l'éléphant et la vue vers l'avant.

La promenade n'est pas aussi marquante que l'éléphant vu de l'extérieur car le déplacement est linéaire, sans balancement : c'est comme être sur un bus à impériale.

La fin est plus intéressante car on arrive sous la nef, ce qui donne une vision impressionnante de l'échelle de l'éléphant par rapport aux gens en bas.