Le château des ducs de Bretagne est au cœur du quartier médiéval.
Construit au 13e siècle sur une muraille gallo-romaine, il disparaît au début du 15e siècle pour laisser place à l’actuel monument. Celui-ci est l’œuvre de François II, dernier duc de la Bretagne indépendante qui veut faire du Château des ducs de Bretagne une forteresse militaire défensive face au pouvoir royal et le lieu de résidence principale de la cour ducale.
Les travaux d’embellissement sont poursuivis par sa fille la duchesse Anne de Bretagne, deux fois reine de France par ses mariages successifs à Charles VIII et Louis XII. On lui doit les différents décors sculptés (lucarnes du Grand Logis, blason, loggias de la tour de la Couronne d’or) marqués par les premières influences de la Renaissance italienne.
Après le rattachement de la Bretagne à la France, le Château des ducs de Bretagne devient aux 16e et 17e siècles le logis breton des rois de France, puis caserne, arsenal militaire et prison. Il subit pendant trois siècles maintes transformations et dommages : fortifications, incendie en 1670, construction du bâtiment du Harnachement pour le stockage du matériel d’artillerie, explosion en 1800…
Les années 2000 ont vu la remise en majesté des façades en tuffeau blanc du Grand Logis (15e siècle), les parties les plus anciennes et les plus marquantes de l’édifice, qui apparentent le Château des ducs de Bretagne aux châteaux de la Loire ; la restitution du campanile et des flèches au-dessus de la tour de la Couronne d’or ; l’aménagement intérieur de la totalité de la résidence ducale pour l’installation du musée d'histoire de la ville de Nantes
Par erreur, la porte d'entrée d'une loggia était ouverte et j'ai pu attraper quelques photos avant qu'un gardien ne vienne fermer.
Le musée retrace l'histoire de Nantes, avec l'accent sur le commerce maritime, la traite négrière, la pêche aux baleines, le goût de l'exotisme, l'industrialisation et l'alimentation découlant de la pêche et le sucre.
C'est plutôt hétéroclite et surtout exposé dans la pénombre : autant dire que les prises de vue sont été limitées à un aperçu...
Élément décoratif courant du langage architectural, les mascarons sont des têtes grotesques et fantaisistes d’hommes, de femmes ou d’animaux, sculptées sur les clés de voûte des portes et des fenêtres, sur les consoles et les entablements des immeubles.
Si l’origine de ce motif durant l’Antiquité tient de la protection du monument par des représentations salutaires, le désir purement décoratif s’impose rapidement. Oublié, ce motif est de nouveau prisé durant la Renaissance italienne puis française et se généralise au 18e siècle, moment où Nantes érige les immeubles et hôtels particuliers de l’île Feydeau, des places Royale et Graslin, du quai Brancas…
Le genre de beau coffre ci-dessous était réservé aux capitaines. Le trou de serrure, au centre, est un leurre car en réalité il fallait soulever une languette ou tirer une glissière pour trouver la cachette du vrai.
La salle qui parle de la traite négrière donne froid dans le dos, à commencer par le livre qui suit.
Quand Colbert rédige le premier Code noir, l’esclavage est interdit en métropole mais pratiqué dans les colonies françaises. Son texte va encadrer ces relations "maître-esclave", et de ce fait les légaliser. Le Code noir de Colbert, par son article 44, fait des esclaves "des êtres meubles" qui peuvent donc être achetés ou vendus.
Le texte énonce également les droits et les devoirs de leurs maîtres, obligés par exemple d’instruire et baptiser leurs esclaves mais également seuls à pouvoir autoriser leur mariage. Les esclaves, eux, sont soumis à de nombreux interdits. "Déclarons les esclaves ne pouvoir rien avoir qui ne soit à leurs maîtres", édicte ainsi par exemple l’article 28. Les enfants des esclaves sont par ailleurs considérés eux-mêmes esclaves dès leur naissance.
Au 18e siècle, Nantes aime le baroque et, outre les mascarons, les façades bourgeoises sont ornées de belles ferronneries en fer forgé.
Bien préservées, on peut les voir encore aujourd'hui dans la ville.
Je découvre les "Vierges d'accouchée" : ce sont des bougeoirs en faïence destinés à recevoir un cierge lors des accouchements pour un bon déroulement.
Le développement sans précédent de la construction navale au 18e siècle découle de l’essor spectaculaire du commerce transatlantique lié au négoce sucrier et à la traite négrière. Les ateliers métallurgiques fournissent ancres et canons pour les navires.
La mise au point de la propulsion à vapeur, le développement du chemin de fer, les nouveaux procédés de fonte des métaux, la place prépondérante du fer puis de l’acier dans la construction des bateaux et la mécanisation des ateliers concourent au développement des produits sidérurgiques.
En 1836, Michel Rocher, industriel chaudronnier et homme politique, met au point une chaudière révolutionnaire : à bord des navire, elle permet de cuire des aliments dont le pain, mais surtout de transformer l'eau de mer en eau douce par distillation.
Cette invention va équiper tous les navires de guerre français et de nombreux navires marchands. Elle bouleverse le transport maritime, autorisant de plus longues navigations sans escale.
Hache de lancement utilisée par la marraine d'un nouveau navire pour couper symboliquement l'amarre.
En 1900, l'architect Auguste Buysen conçut la "Tour-phare LU" à l'occasion de l'Exposition universelle de Paris.
Le pavillon LU était installé au bord de la Seine, face à la Tour Eiffel. Aute de 36 mètre, la tour était coronnée d'une énorme boîte à biscuits de 6 mètres de côté, équipée d'une lanterne électrique à feu tournant et portant le monogramme LU sur ses quatre faces.
Cette pièce était présentée à l'intérieur du pavillon, sur montant un présentoir publicitaire circulaire.
En 1897, l'artiste Firmin Bouisset crée l'image du Petit Ecolier pour la marque LU en prenant comme dèle le fils aîné de Louis Lefèvre-Utile.
Cette image est encore utilisé sur le biscuit LU du même nom.
L'artiste Eugène Martial Simas réalisait de nombreux objets publicitaires pour LU.
Ces deux panneaux en céramique émaillée ont été conçus pour le pavillon de l'Exposition universelle de 1900 à Paris.
Comme on m'attend, je dois faire l'impasse sur les quelques salles conscrées à la première et seconde guerres mondiales, mais sans regret car je préfère rester sur les jolies choses.