La Vallée des Temples d'Agrigente comporte des vestiges de temples doriques, nécropoles ou restes des murs de l’antique cité grecque d’Akragas, qui était une des plus importantes villes de la Grande Grèce. Magna Grecia était le nom par lequel les Grecs désignaient les côtes méridionales de la péninsule italienne : Campanie, Calabre, Basilicate, Pouilles et Sicile.
Malgré le nom du site, les temples sont bâtis sur une crête.
Temple d'Héra Lacinia, ou temple de Junon - Construit au Ve siècle avant JC. et incendié en 406 par les Carthaginois.
Après le temple d'Héra, en allant vers celui de la Concorde, on voit que dans l'ancienne cité grecque, remaniée par les Romains, le rempart n'était plus utile.
On en fit une nécropole en y creusant des tombes de type arcosolium, c'est-à-dire sous forme de niche semi-circulaire avec un arc creusé au-dessus du cercueil, le plus souvent un sarcophage.
A l'origine les niches étaient enduites et peintes mais le temps a fait son oeuvre, ne laissant que les ouvertures.
L'endroit a été choisi comme mémorial de héros de guerre et résistants de la seconde guerre mondiale.
Si la statue de marbre qui suit a perdu la tête, sa toge est magnifique et, selon le cartel, typique de la première moitié Ie siècle av. JC
Le temple de la Concorde doit son nom à une inscription latine dédiée par les habitants d'Agrigentium à Concordia, divinité romaine personnifiant la concorde civile, trouvée près du temple, bien qu'elle n'ait aucun rapport avec ce lieu de culte.
L’édifice, construit en calcarénite locale est en style dorique (440-430 av. J.-C.); il s'appuie sur un soubassement de quatre gradins et présente six colonnes sur les côtés courts et treize sur les côtés longs.
L’espace intérieur était constitué de trois pièces : la pièce centrale (cella) était précédée par un vestibule d'entrée (pronaos) et suivie par un espace postérieur (opistodome). Sur les côtés de la porte de la cella, il y avait les escaliers d'accès au toit.
A l'intérieur comme à l'extérieur, le temple était recouvert d'une couche de stuc blanc rehaussé par des éléments polychromes.
Les douze arcades creusées dans les murs de la cella, ainsi que les tombes creusées dans le sol, remontent à la transformation du temple en basilique chrétienne, grâce à laquelle l'édifice est enbon état de conservation.
D'après la tradition vers la fin du VIe siède ap. J.-C., l'évêque Grégoire s'installa dans le temple et le consacra aux Saints Apôtres Pierre et Paul, après en avoir chassé les démons païens Eber et Raps qui y demeuraient.
L’édifice a connu plusieurs restaurations, à partir de 1788 quand les dernières structures appartenant à l'église chrétienne furent enlevées sur du Prince de Torremuzza, jusqu'aux interventions récentes effectuées par le Parc archéologique concernant la statique et la conservation des surfaces en pierre.
Entre 1921 et 1932, cette jolie Villa Aurea était la résidence de Sir Alexander Hardcastle, capitaine de l'armée britannique.
Il se consacra à d'importants travaux archéologiques, faisant don de sa fortune pour financer de nombreuses fouilles en étroite collaboration avec l'archéologue Pirro Marconi.
Ruiné par le krach boursier de 1929, Hardcastle dut vendre la Villa Aurea à l'État italien puis, interné à l'asile d'Agrigente pour dépression, décèda en 1933.
La villa est entourée d'un beau jardin mais n'ouvre au public que lors de prestigieuses expositions temporaires et d'importants événements culturels.
Outre l'aspect historique, le plaisir d'arpenter les sites archéologiques perchés réside aussi dans le calme qui y règne, la végétation et la vue dégagée sur la campagne environnante.
Le chant des cigales, la brise et l'ombre des arbres aident à supporter la chaleur sicilienne.
Dans ce petit coin tranquille, j'ai un sursaut en voyant un chien à la sieste, qui ressemble tellement à celui qui dormait devant la cathédrale de Palerme.
L'endroit est apparemment très prisé par les canidés car deux compères l'accompagnent dans son farniente...
Le temple de Zeus Olympien aurait été construit pour célébrer la victoire d’Agrigente sur les Carthaginois à Himéria, environ un siècle plus tôt, vers 480 avant J.-C.
Il aurait été l'un des plus grand temples doriques de l’histoire si le pillage par Carthage n’avait interrompu sa construction. Un tremblement de terre en acheva l’effondrement.
Le temple mesurait 112 m x 56 m, avec des colonnes hautes de 20 m.
Entre celles-ci, des statues colossales de 8 mètres de haut (dites atlas, atlantes ou télamons) soutenaient la partie supérieure.
La copie d'une statue colossale trouvée couchée sur le site a été disposée sur place tandis que l'originale, redressée, se trouve au musée archéologique d'Agrigente.
A la sortie, cette ruine décorative n'est qu'un assemblage hétéroclite d'éléments divers, tel qu'en faisaient les archéologues amateurs au 19e siècle, sans réaliser les dégâts qu'ils causaient en endommageant ou cachant des surfaces dont, plus tard, des scientifiques plus avancés auraient pu tirer des informations.