Cet oratoire baroque fut construit dans la seconde moitié du 16e siècle par les Franciscains et dédié au culte de Saint François et de Saint Laurent.
Il est précédé d’une petite cour-jardin.
L'oratoire est rectangulaire et décoré de sculptures en stuc, réalisées au début du 18e siècle par Giacomo Serpotta, représentant des scènes de la vie de saint François et de la vie de Saint Laurent.
Derrière l’autel se trouvait la Nativité peinte par le Caravage en 1609 et volée en 1969, qui a récemment été remplacée par une reproduction photographique de qualité.
L'oeuvre n'a jamais été retrouvée.
On identifie bien l'appartenance aux Franciscains par la "Conformité" placée au-dessus de l'autel et montrant, sur une croix, deux bras qui s’entrecroisent, celui du Christ et celui de François stigmatisé, les deux bras se différenciant par le fait que l’un sort d’une bure tandis que l’autre est nu.
Le nom donné à cet emblème provient d’un ouvrage de la fin du 14e dont l’auteur est le franciscain Barthélemy de Pise : le traité De Conformitate vitae Beati Francisci ad vitam Domini Jesu redemptoris nostri soit "De la conformité de la vie du bienheureux François à la vie du Seigneur Jésus notre rédempteur”.
A l'opposé de l'autel, se trouve la représentation du martyre de Saint-Laurent, qui fut passé au gril. Selon la légende, il était plein d'esprit car il dit au bourreau :
« Voici, ce côté est maintenant bien rôti ; retourne-moi, pour que l'autre cuise aussi. »
La tradition populaire, qui ne manque pas d'ironie, en fit plus tard le saint patron des cuisiniers et rôtisseurs.
Le sol est splendide avec, en milieu de l'oratoire, une partie mobile sous laquelle une crypte servait de fosse commune. Les dépouilles y étaient déposées et recouverte de chaux pour brûler les tissus avant qu'ils ne se décomposent naturellement en dégageant des odeurs putrides.
Le motif de gril est le rappel du martyre de Saint-Laurent.
Outre des scènes de la vie des saints, les murs latéraux sont enrichis de statues féminines symboles de vertus et de nombreux chérubins très dissipés.
Le long des murs latéraux se trouvent de précieux bancs incrustés de nacre et d'ébène, portés par des pieds sculptés.
Le lieu mérite la visite, parce qu'il est fascinant par la sobriété de la blancheur qui contraste avec le foisonnement des représentations. Il est dommage que les scènes de vie soient placés très en hauteur car on distingue mal les sujets.
De plus, mes photographies ne rendent pas bien car les quelques fenêtres créent des contre-jour ou des reflets, tandis l'éclairage est chiche pour les espaces qui en sont éloignés. Il faudrait du matériel professionnel pour restituer la beauté du lieu...