L'histoire de la Sicile est complexe : elle a été contrôlée par plusieurs puissances extérieures (romaine, vandale, ostrogothe, byzantine, islamique, espagnole) mais a aussi connu des périodes d'indépendance, comme sous les Sicéliotes d'origine grecque, l'émirat des Kalbites puis le Royaume de Sicile.
Plus grande île de la Méditerranée, la Sicile tire dès l'antiquité sa richesse de sa situation centrale pour les routes commerciales et de ses ressources naturelles. Cicéron et Al Idrissi décrivent respectivement Syracuse et Palerme comme les plus grandes et les plus belles villes du monde hellénique et du Moyen Âge.
La conquête normande de l'Italie du Sud s'était faite progressivement au 11e siècle. Elle était l'œuvre de mercenaires normands initialement au service de princes lombards et byzantins, qui obtinrent au fil des batailles divers territoires et fiefs pour leur propre compte, et acquérirent leur autonomie dans les cinquante années qui suivent leur arrivée. Durant cette période, la Sicile était prospère et politiquement puissante, devenant l'un des États les plus riches de toute l'Europe.
Depuis la création de l’État normand, l'histoire de la Sicile est marquée par une lutte récurrente entre l'affirmation de l'autorité royale centrale et l'emprise de la grande noblesse qui défend une certaine indépendance.
À la fin du 13e siècle, avec la guerre entre les couronnes d'Anjou et d'Aragon, l'île passa à cette dernière. Au cours des siècles suivants, le Royaume s'est uni aux couronnes espagnoles et bourbonnes, préservant toutefois une substantielle indépendance jusqu'en 1816.
L'histoire économique de la Sicile rurale s'est concentrée sur son économie de latifundium, due à la centralité des grands domaines originellement féodaux utilisés pour la culture céréalière et l'élevage, qui se développèrent au 14e siècle et durèrent jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
La Sicile est la plus grande région de la République italienne, avec un statut de région autonome et sa propre culture, sans oublier la mafia qu'elle a tristement engendrée au 19e siècle et propagée jusqu'aux Etats-Unis et au Canada.
Traditionnelle terre d'émigration, la Sicile devient au 21e siècle, une terre d’immigration. L'île de Lampedusa attire régulièrement l'attention des médias avec l'arrivée de migrants en embarcations précaires.
La population vieillit (20 % des Siciliens ont plus de 65 ans en 2008, 16 % moins de 15 ans), le taux de chômage est le plus fort d'Italie et frappe surtout les 15-24 ans, les femmes ne représentent qu'un tiers des actifs. L'immigration ne permet pas d'augmenter la population car par manque d'écoles pour les mineurs et de travail pour les adultes, la Sicile n'est qu'une étape.
L'économie souterraine (corruption généralisée et activités mafieuses) reste fortement intégrée dans l'île qui reçoit de fortes subsides publiques, possède un faible tissu de PME, manque d'attrait pour les grandes firmes privées au profit de la primauté des entreprises publiques autonomes de l’État dont la gestion clientéliste est ruineuse. Aussi l'île semble vivre une « modernisation sans développement » selon le mot d'Alfio Mastropaolo, professeur de sciences politique à l'université de Turin.
Près de 15% du produit intérieur brut de l’île dépend du secteur touristique. La saison commence dès le mois de mai et se prolonge jusqu’au début de l’automne. J'ai choisi de partir mi-septembre pour échapper aux grandes chaleurs.
L'île déborde de sites archéologiques et de particularités architecturales dont un style "arabo-normand" qui m'intrigue.
En faisant le tour de l'île en une semaine, j'aurai un premier aperçu pour revenir plus tard et séjourner dans les lieux qui m'auront séduite.