Naples - Le complexe monumental Donnaregina

Le complexe monumental Donnaregina est une curiosité.

Au départ, il y avait l'église de Santa Maria Donnaregina  construite au tout début du XIVe siècle, sur la commande de Marie de Hongrie, épouse de Charles II d'Anjou. Elle s'y retira après son veuvage puis légua une fortune colossale pour l'entretien eet l'embellissement de l'église.

Après le concile de Trente, toutes les églises avaient été recouvertes en style baroque mais celle-ci y échappa :  c'est une église entièrement nouvelle, Santa Maria Donnaregina Nuova, qui a été édifiée devant la première, abside contre abside, avec un  couloir permettant aux religieuses de passer de l'une à l'autre sans être exposées à l'extérieur.

Ainsi "cachée", Santa Maria Donnaregina Vecchia a conservé des fresques rares.

Entre 1928 et 1934, une prouesse technique utilisant des rails de train fut mise en oeuvre pour séparer les deux églises, en déplaçant le nouveau choeur, puis la partie manquante de l'abside gothique et remettre dans la partie médiévale le monument à Marie de Hongrie qui avait été transféré dans la nouvelle église.

Il n'en reste pas moins qu'on entre par une façade plutôt anodine dans l'église baroque qu'il faut traverser pour atteindre la gothique.

La transition se fait par une petite salle, après avoir traversé une étroite allée.

La sobriété de l'église gothique est éblouissante, par contraste avec le baroque. On ressent comme une respiration.

La hauteur est immense puisque le choeur des nonnes est à un niveau supérieur.

En face du tombeau, il y a la chapelle Loffredo ornée de fresques religieuses du XIVe siècle.

Le cycle entier est d'attribution inconnue et reprend les idées de Giotto avec des réminiscences byzantines.  

L'étage supérieur est d'une extrême richesse. Bien qu'elles n'aient pas été attribuées, les fresques sont de divers artistes avec une influence de Giotto et Cavallini qui avaient fait école à Naples.  

L'élévation permet de voir les fresques en haut de l'abside, qu'on ne peut pas distinguer d'en bas.

Les accoudoirs des bancs du choeur sont tous différents parfois amusants.

L'ensemble est complété d'un petit musée auquel on accède après une cour intérieure et un passage orné en style curieusement évocateur des grotesques de Pompéi. 

Le musée est restreint et sans grand intérêt : j'ai pris quelques images par acquit de conscience.

J'avoue avoir photographié le tableau suivant parce qu'il m'a fait éclater de rire : la tête du pauvre ermite quand ce fada d'ange lui trompette dans l'oreille !

Vers la sortie, un plafond est endommagé : les dégâts permettent de voir la structure sous-jacente.