Gozo (en maltais Għawdex) est l'île secondaire de l'archipel maltais. Sa capitale, Rabat, a été officiellement renommée Victoria lors du jubilé de la Reine mais les Gozitans continuent d'utiliser son ancien nom.
S'il y a aussi une "Rabat" à côté de Mdina, c'est parce qu'en fait le nom signifie en gros "faubourg" en arabe. Donc toute ville constituée autour d'un citadelle est de fait une "rabat"...
Il m'a fallu près de trois quart d'heure de bus pour rejoindre l'embarcadère à l'ouest de Malte et une bonne demi-heure de traversée en ferry.
Là, j'ai rejoint un minibus pour visiter les points marquants. La densité de population est bien moindre qu'à La Valette donc ce sont des routes larges, avec des maisons individuelles.
La campagne est faite d'une multitude de parcelles maraîchères, qui restent insuffisantes pour nourrir tout le monde et beaucoup de légumes sont importés.
J'ai vu des melons, des courges, des oliviers, des caroubiers, des figuiers et beaucoup, beaucoup, BEAUCOUP de figuiers de barbarie.
Dans l'ensemble ça ressemble à la garrigue, cigales incluses. Il pousse aussi des plantes aromatiques de Méditerranée, mais pas de lavande.
Le site de Xlendi est une jolie crique qui a été transformée en lieu de baignade et de bronzage. C'est charmant dix minutes mais je n'aurais jamais l'idée de venir séjourner ici : ce n'est plus assez sauvage et pas assez culturel.
Plus loin, le site de Dwejra est aussi magnifique... si on fait abstraction des mégots et emballages que laissent des hordes de barbares, alimentés par une dizaine de buvettes roulantes dont je vous épargne la vue.
Il s'est rendu célèbre à cause du Rocher aux Champignons, également appelé Il-Ġebla tal-Ġeneral (Rocher du Général) par les locaux en mémoire du général italien qui y trouva la mort alorsqu’il supervisait des travaux d’exploitation de carrières dans la région.
C'est sur ce rocher que l'on trouve le cynomorium écarlate, une plante vivace parasite que les chevaliers de Malte pensaient être un champignon.
Le cynamorium rentrait dans la pharmacopée de la Sacra Infermeria, une fois disséqué et réduit en poudre, pour les traitements de la dysenterie, des hémorragies et des dermatoses. Il aurait eu aussi des vertus aphrodisiaques.
Très recherché, au 18e siècle, sa rareté le rendait très cher. Les chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem avait le monopole de sa récolte et de son commerce.
En 1744, le grand maître Manoel Pinto da Fonseca mit le rocher sous contrôle militaire interdisant à quiconque de s'en approcher. Seul le responsable de la récolte, accédait au rocher, par un système de va-et-vient, grâce à une nacelle d'osier.
A ce jour, la plante est toujours à l'étude quant à ses propriétés médicinales.
Le sel piégé dans les recoins de la roche scintille au soleil. Dommage que je n'ai pas pu capter ça en photographie...
Ici aussi on trouve une chapelle mais elle est moderne et laide, comparée aux bonbonnières baroques que l'on voit partout ailleurs.
En contrebas se trouve la "mer intérieure" : elle s'est formée quand une partie de la falaise s'est effondrée, laissant entrer l'eau pour former une piscine naturelle qui fait le bonheur des baigneurs.
La suite de la balade sera un voyage dans le passé lointain...