Pour ce dernier jour, la matinée a recelé quatre interventions, puis j'ai été invitée à un voyage exceptionnel pour le retour à Lausannne.
Catherine Cooke nous a exposé la vie de Sven Hedin, comme inspiration pour de l'identité prise par Holmes au moment du grand hiatus, lorsqu'il évoque un voyage au Tibet "l'explorateur norvégien Sigerson".
Chris Goldfarb a parlé d'un autre personnage de Conan Doyle, le Brigadier Gerard, soldat napoléonien, un anti-héros dont les aventures cocasses étaient prétexe à satire des Anglais. Chris a réussi à émettre une hypothèse amusante pour la rencontre improbable du Brigadier et de Sherlock, causant la chute de ce dernier.
John Lellenberg s'est penché sur diverses correspondances de Conan Doyle, dont celle avec sa mère pour rappeler ce qui avait poussé l'écrivain à faire disparaître son héros emblématique puis à le ressusciter.
Pour finir, Marcus Geissler a présenté le voyage de Conan Doyle en Suisse, en 1893, avec Silas Hocking, qui écrivit avoir été "complice du meurtre de Sherlock Holmes" pour suggéré à son camarade de "le faire disparaître dans une crevasse en Suisse pour ne pas avoir l'embarras des funérailles".
Conan Doyle a préféré une chute moins radicale, ce qui laisserait soupçonner que, consciemment ou pas, il se réservait un moyen de le faire revenir.
Fort à propos, le temps s'est enfin mis au beau rendant visibles, de la terrasse, les chutes du Reichenbach.
C'est Guy Marriott, lui-même, Président de la Sherlock Holmes Society of London qui avec son épouse, nous conduit à Zweissimmen avec mes deux compagnons de voyage, Nicolas Régamey et Vincent Delay, de la Société d'Etudes Holmésiennes de la Suisse Romande.
Nicolas nous a arrangé un voyage vers Lausanne à bord d'un train à vapeur, grâce à son statut de membre actif de l'assocation du Chemin de fer Blonay-Chamby.
C'est un bijou ! Les wagons ont été sauvés de la casse un peu partout et entièrement restaurés avec leurs systèmes d'éclairage, de chauffage et d'aération.
Le trajet jusqu'à Chamby est un ravissement, longeant forêts et prairies jalonnées de chalets fleuris et de vaches...
La surprise, ce sont les lamas !
Ils s'avèrent qu'ils ont commencé d'être introduits avec succès dans la région, pour le portage de randonnées et aussi comme gardiens-protecteur de troupeaux de moutons.
En cas d’attaque, l’animal s’interpose entre les ovins et le prédateur, le cou en avant, prêt à ruer dans une posture qui suffit à mettre en déroute le prédateur.
Son long cou lui permet d'avoir une vue large et c'est un animal qui a tendance à rester aux aguets. Il signale par des gloussements les moutons qui quittent le troupeau et par un hennissement la moindre intrusion.
L'autre avantage est qu'il ne mord pas les promeneurs contrairement aux chiens de protection Patou qui sont une menace pour les touristes. En outre, les lamas peuvent se nourrir seuls, comme les moutons.
Après un voyage très plaisant, ponctué d'arrêts pour recharger en eau et en charbon, nous arrivons au terminus en fin d'après-midi, dans la très jolie gare du Blonay-Chamby.
Sur le quai se trouve une machine que je n'avais pas vue depuis très longtemps : un pèse-personne public !
Le tableau indicateur de "poids normal" a de quoi faire peur...
Nous traversons la zone technique pour rejoindre l'automobile d'Antoine, un artiste qui rénove en ce moment une locomotive, qui nous ramène à Lausanne tandis que le soir tombe.
Pour finir, Antoine nous a fait découvrir l'Auberge de l'Abbaye de Montheron et ce dîner fin en bonne compagnie m'a consolée d'arriver au terme d'une belle escapade.