J'avais vu un reportage dans lequel une "spécialiste en économie familiale" devait expliquer à une mère de famille comment faire des économies.
L'opération commençait par un bilan des comportements coûteux : fenêtres ouvertes avec radiateur allumé, vaisselle à l'eau courante, bains quotidiens, mauvais entretien des vêtements etc.
A ma grande stupeur, quant on en vint à la gestion des provisions, je découvris que la femme endettée avait pour habitude de faire ses courses tous les vendredis. Jusque là, rien à dire.
En revanche, la méthode était pour le moins sidérante :
- dans un premier temps, elle ouvrait le réfrigérateur le vendredi matin et mettait à la poubelle tout ce qui y était, périmé ou pas,
- ensuite, munie de sa liste habituelle, elle rachetait les mêmes quantités, sans aucune évaluation des besoins.
J'ai eu le sentiment d'assister à un canular et pensé qu'ils avaient choisi, pour le reportage, un cas unique.
Que nenni !
Aux nouvelles du matin, j'ai découvert qu'en France, environ 21 % de la nourriture achetée passe à la poubelle alors qu'elle n'est pas périmée. En moyenne, ça représente 9 kg par personne et par mois.
A côté de ça, on menace de licencier un employé de Monoprix pour avoir récupéré un melon et des salades, encore frais, dans une benne.
Et puis, tiens, chaque année, 1,3 milliard de mètres cubes d'eau potable sont gaspillés en France à cause de fuites dans les canalisations collectives qui ne sont pas entretenues alors qu'une part de nos factures y est destinée.
Je suis déjà pour l'euthanasie demandée mais là, je réclamerais bien l'euthanasie imposée à tous les minables qui par sottise, négligence ou corruption contribuent à ce qu'une petite partie du monde se goinfre pendant qu'ailleurs d'autres crèvent.