Costa Rica - Jour 3 : Monteverde - Cloud Forest Lodge

A 7 h 30, je monte dans un mini-bus pour rejoindre la région du Monteverde, à 3 heures de route au nord de San José. On traverse la périphérie très laide avec ses maisons en bois et tôle ondulée défraîchies. Bien qu’il y en ait de plus coquettes, elles sont précédées d’une sorte de patio entièrement clos par des grilles et surmontées de fil barbelé le long des balcons.

L’image paradisiaque du Costa Rica en est un peu ébréchée...

Une fois qu’on sort de la ville, le paysage est plein de reliefs, avec de fréquents aplombs rocheux le long de la route. La végétation alterne bois denses et zones herbeuses un peu sèches. Ça fait penser au sud de l’Ardèche, ou au maquis, si l’on fait abstraction des quelques palmiers.

Après 1 h 30 de route, nous faisons escale dans un joli relais où pour accéder aux toilettes, il faut traverser un océan de souvenirs.

Je me contente d’un petit pendentif de grenouille, jolie copie de style pré-colombien. Ce trophée rejoindra les autres sur le bracelet globe-trotter que je me constitue, tellement hétéroclite qu’il est d’un kitsch absolu et que je ne pourrai le porter que quand je serai une vieille dame indigne.

La route se dégage et, à ma grande stupeur, on surplomble le Pacifique, au lieu dit "la Caldera". J'interroge le chauffeur qui m'explique que la route plein nord serait trop difficile et qu'il est plus rapide de faire un crochet par l'ouest.

Nous avons quitté l'autoroute et la route goudronnée devient très cahoteuse. Certains passagers souffrent visiblement en essayant de se caler dans leur siège et d'autres sont crispés sur leur estomac. 

Comme il y a encore près de deux heures de route, je remercie Joseph Pilates pour sa gymnastique qui me permet de garder le dos souple et les cervicales alignées, et je bénis mon solide petit-déjeuner qui a la grâce de rester à sa place.

Heureusement, le chauffeur fait quelques pauses qui permettent de prendre des images et de se dégourdir les jambes.

En fait, le pire est à venir car il s'avère que les vingt derniers kilomètres se font sur une piste caillouteuse.

En tout cas, je vois mes premiers animaux "exotiques"...

C'est avec un vif soulagement que je prends mes quartiers au Cloud Forest Lodge, un domaine de 30 ha, à orientation écologique, qui fait vivre une vingtaine de familles dans la région depuis 1998 et préserve le passage des oiseaux migrateurs.

Je n'ai que le temps d'avaler un casse-croûte au fromage et un jus d'ananas frais avant de prendre la navette pour la forêt dite "nuageuse".