Les forêts nuageuses sont des forêts tropicales de montagne situées entre 1 000 et 3 000 mètres d'altitude, souvent chargées de brume. Leur écosystème particulier a été endommagé par la pollution mais au Costa Rica, d'importants dispositifs de protection ont été initiés.
Ce sont des forêts denses et la rareté de la lumière y limite les fleurs et les animaux. C'est le royaume des fougères, des épiphytes et des oiseaux... qu'on ne voit pas sauf si on bénéficie de l'oeil d'un professionnel et son télescope. Même les jumelles ne servent à rien si on ne sait pas identifier un chant pour cibler son origine.
L'accès guidé à la réserve de Monteverde coûte 20 $ et la visite dure environ 3 heures car on avance lentement à la recherche d'oiseaux.
Grâce au télescope du guide, j'ai pu voir un nid de colibris puis deux quetzals, un mâle et une femelle. Ils ont de superbes couleurs, plus vives chez le mâle, et de longues plumes de queue bleues. En réalité, si on ne les voit pas, ce n'est pas parce qu'ils fuient mais au contraire parce que dès qu'ils se posent, l'oeil ne les discerne pas dans les feuilles... Il faut beaucoup d'observation, comme dans le jeux des sept erreurs ou les images cachées d'Epinal.
Par chance, le beau temps m'a permis de prendre beaucoup d'images.
Tout ça pour dire que vous allez voir du vert. Beaucoup de vert. Et quelques colibris.
On ne peut circuler que sur les sentiers constamment entretenus pour empêcher la végétation de se refermer dessus.
C'est la seule intervention humaine : les arbres morts se décomposent sur place pour contribuer au cycle de la vie.
L'odeur d'humus est grisante, il règne un silence qui donne le sentiment d'être à l'origine du monde.
Le contraste avec mon quotidien citadin est saisissant ; j'en savoure chaque instant.
En plus, le fait de communiquer en espagnol me dérouille les méninges et me change complètement les idées.
Parfois la nature semble faire des compositions artistiques :
Le cri du colibri est une sorte de tsip-tsip-tsip sans variations.
Je m'aperçois que c'est ce son qu'on entend à San José aux feux de signalisation, destiné aux aveugles. Il retentit au feu vert pour les piétons, au rythme normal, puis s'accélère quand il ne reste que quelques secondes avant que les voitures ne redémarrent.
Le guide m'explique que les colibris se nourrissent à 70 % d'insectes et 30 % de nectar. Ils se reposent 80 % du temps ce qui n'est guère étonnant vu l'énergie qu'ils déploient même en vol stationnaire.
Leurs couleurs variées ne sont pas des pigments mais un phénomène d'iridescence.
A la fin de la visite, il y a un bar à colibris, qui permet de mieux les voir. Ils ne sont pas farouches mais ils bougent vite... et en faisant en barouf d'enfer !
C'est bien simple : ils vrombissent comme des bourdons et quand ils passent près du visage, c'est très impressionnant.
Après un zillion de tentatives avec mon petit appareil d'amateur, voilà ce que j'ai pu saisir.
En arrivant à l'hôtel, je vois passer tranquillement un pizote autrement dit un coati, aussi appelé nasua.
Puis, en allant au restaurant, je remarque cette sauterelle (?)
Mon dîner se compose d'un velouté de chayote, d'un joli vert tendre suivi de crevettes sautées à l'ail avec purée fraîche de pomme de terre, haricots verts potagers et mélange de carottes orange et jaunes émincées.
Pour finir, je goûte au tres leches, un dessert traditionnel d'Amérique latine. C'est une sortee de génoise aérée, baignée dans trois types différents de lait : entier, concentré non sucré et concentré sucré.
Aussi surprenant que ça puisse paraître, c'est très fin et pas du tout écoeurant. Apparemment, la recette remonterait à 1940, en étant imprimée sur les boîtes de lait concentré. C'est probablement une variante facilitée d'un recette plus ancienne à base de lait, lait évaporé, crème et sucre.
En rentrant dans ma chambre, je m'inquiète car un vent fort s'est levé et je n'aimerais pas affronter l'orage demain lors de la visite de la réserve Curi Cancha.