Ce satané Marché central aura été ma quête du Graal. Il m'a valu d'aller au bout de l'épuisement, à devoir sans cesse aller et venir en finissant par croire ne jamais le trouver.
Il faut dire que le plan de la ville de San José est une abomination (et je pèse mes mots).
D'ouest en est, il y a des avenues. Celle du milieu s'appelle fort judicieusement "Avenida central".
En remontant vers le nord en partant de cette avenue, les autres sont numérotées 1, 3, 5, 7 etc. ; pour trouver les 2, 4, 6, 8 etc. il faut aller vers le sud.
Dans une volonté sadique évidente, les rues tracées du nord au sud fonctionnent selon le même raisonnement en partant de la rue principale, fort intelligemment nommée "Calle principal".
Imaginez l'effet quand vous passez de la rue 3 à la rue 5 sans jamais avoir vu la 4...
Pour couronner le tout, je cherchais une structure façon halles : ça s'est révélé bien différent.
En tout cas, j'ai vu la ville et même dans coins plutot sordides hantés par des clochards et prostituées (peu, néanmoins).
Chaque fois que je demandais la direction, on me répondait "C'est par là, puis là, puis à gauche/droite" et chaque fois je me retrouvais hors de portée du bâtiment telle que marqué sur la carte.
J'allais renoncer quand j'ai interrogé une dernière fois un commerçant qui a eu l'air étonné et m'a répondu : "C'est là", en désignant une microscopique entrée !
Pensant m'être mal exprimée, je me suis poliment dirigée vers ce qu'il me désignait et là, c'est une surprise : je me retrouve dans un dédales d'allées étroites bordées de centaines d'échoppes, du poisson frais à la réparation de mobiles, en passant par les herbes médicinales et la vaisselle.
En réalité, ça ressemble presque à un souk. En déambulant, je m'aperçois que ça couvre une immense surface avec plusieurs accès au bâtiment.
A 14 h 30, après six heures de marche, j'ai besoin d'une pause. Pour 3 250 colones, j'ai un plat complet, un succulent jus d'ananas frais et un grand café.
La liste des plats est vaste et je m'étonne de tout ce qui est préparé sur place, à voir l'espace derrière le comptoir mais en fait les plats arrivent par monte-charge d'une cuisine située ailleurs.
Comme je suis du côté de la ville opposé à celui de mon hôtel, je me prépare à parcourir encore quelques kilomètres.
Par une ironie terrible, le hasard me fait quitter le lieu par l'entrée principale que je n'avais jamais trouvée...
Le mannequin en bleu a des proportions plus en chair que l'autre : c'est la première fois que j'en vois un.
La rue principale, en partie piétonne, regorge de vendeurs de rue qui crient aussi fort que les vendeurs de billets de loterie.
Ce bâtiment a été construit au 19e siècle sur un ancien marécage, avec une structure en fer importée de Belgique. Il était le symbole du progrès de l'éducation et reste une école.
De retour à l'hôtel, je ne pense même pas à dîner et me détends en regardant un film avec Hugh Grant ; le doublage en espagnol est très fluide.
Tôt le matin, je dois plier bagage pour quitter la ville et commencer le périple dans la nature, à Monteverde.