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Baronne Samedi

Broutilles paraissant le crésudi

Bucarest - Première vision

Publié le 24 Juin 2015 par Baronne Samedi in Voyage, Bucarest

J'ai profité d'un déplacement professionnel en Roumanie pour visiter un peu Bucarest. L'économie étant en grande difficulté, je ne savais pas trop à quoi m'attendre.

En discutant avec des locaux, j'ai appris qu'ils placent beaucoup d'espoir dans la politique du président Klaus Iohannis, élu en décembre 2014 : la lutte anti-corruption a envoyé pas mal de gens en prison et il y a une volonté forte de revaloriser le pays en cherchant ses appuis internationaux.

Iohannis était précédemment le maire de Sibiu : il a réussi à relancer la restauration des infrastructures de la ville et à effectuer un resserrement de l'administration municipale. Iohannis est largement crédité de la réussite de Sibiu à devenir l'une des plus populaires destinations touristiques de la Roumanie grâce à la rénovation complète du centre historique, établissant  des contacts avec de nombreux investisseurs étrangers.

Aujourd'hui président, il continue dans la même veine et c'est sans doute la raison pour laquelle on se souvient, en voyant Bucarest, qu'elle était surnommée autrefois "Le petit Paris de l'Est".

Bucarest - Première vision

L'économie étant faible, le change est avantageux. Il reste à espérer que, comme à Budapest, le tourisme de loisirs ou d'affaires sera fructueux. 

Voici par exemple mon hôtel en centre ville, très moderne et confortable pour 45 euros, wifi, petit-déjeuner, clé magnétique inclus.

Bucarest - Première vision
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Bucarest - Première vision

Le billet de 10 lei est amusant : la palette, à gauche, est transparente !

Bucarest - Première vision

Je m'empresse de commencer à arpenter la ville qui est très grande.

Comme autrefois à Yerevan où c'est déjà en train de disparaître, il reste à Bucarest des zones d'herbes folles, des arbres surgissant de fissures improbables et  des festons de plantes grimpantes qui donnent même aux bâtiments en ruine une beauté particulière.

 

Bucarest - Première vision
Bucarest - Première vision

C'est un festival de détails baroques, néo-gothiques, folkloriques  qui mériteraient d'être mieux entretenus plutôt que remplacés par des bâtiments "modernes" qui font que toutes les grandes villes se ressemblent.

Ceaucescu a ravagé la ville ancienne, et certains bâtiments n'ont dû leur survie qu'à des ruses et combines, comme planquer les fresques de l'Atheneum sous une couche de plâtre et... déplacer des églises sur un plateau comme en eut l'idée Eugen Iordachescu.

L'ingénieur travaillait à la mairie de Bucarest et suggéra de déplacer les lieux de culte au lieu de les raser, provoquant des haussements d’épaules du couple Ceausescu, persuadés qu'il échouerait.

Eugen Iordachescu avait eu son idée en observant les garçons de café qui réussissaient à se mouvoir entre les tables avec leur plateau, sans renverser un seul verre. Il eu la conviction qu’il ne fallait surtout pas toucher aux structures devant être déplacées mais les installer telles quelles sur des plateformes et faire appel à toutes les techniques et dispositifs mécaniques de translation existants.  Le déplacement sur 250 mètres du Palais Sinodal du monastère d’Antrim et de ses 9000 tonnes reste le plus grand exploit de l'ingénieur, qui déplaça le tout sur rail.

Ceausescu a fait raser une quarantaine d’églises et monastères de la capitale. L’ingénieur Iordachescu en a sauvé onze. Le fait est que la ville en est truffée.

Le pire c'est que depuis 2000, la faiblesse des lois et la corruption ont créé un terreau fertile pour les promoteurs. Des constructions sans valeur architecturale, ont remplacé les maisons, jardins, villas et palais typiquement bucarestois qui constituaient une richesse unique. 

Heureusement depuis quelques années, les anciens palais et les villas du centre commencent à être restaurés et plusieurs ont été classés au patrimoine mondial de l'humanité. 

Voici l'Atheneum, admirablement restauré :

Bucarest - Première vision
Bucarest - Première visionBucarest - Première vision
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J'aurais aimé réserver pour un concert mais le dîner prévu par mes hôtes ne m'en laissera pas le temps donc je reprends la promenade.

Bucarest - Première vision
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La chose qu'on apprend très vite, c'est que les avenues sont des voies directes pour le cimetière : les voitures roulent à une vitesse folle et ne respectent qu'à peu près les feux de signalisation.  D'ailleurs le temps de latence est long entre le rouge pour les voitures et le vert pour les piétons, sans doute pour s'assurer que rien ne roule avant qu'on ne s'engage.

Bucarest - Première vision
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D'ailleurs, à un carrefour, j'ai même vu un agent de circulation dont le rôle n'était pas superflu.

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Au détour d'une rue, je me retrouve dans le quartier où s'étaient établis les commerçants arméniens au XVIIIe siècle.

Les Arméniens établis en Valaquie vers la fin du XVe siècle s'établirent à Bucarest vers 1770.  Ils étaient organisés en corporations professionnelles et avaient droit de jugement sur les membres de la communauté. On les trouvait dans le quartier de l'actuelle rue Armeneasca qui coupe l'artère principale de la capitale, le boulevard Republicii.

A la croisée de ces artères, on trouve toujours en activité une église arménienne construite dans le style de la cathédrale d'Etchmiadzine, une école arménienne et une Maison de la culture avec sa bibliothèque et son musée.

Bucarest - Première vision
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La plus ancienne demeure du Bucarest d'aujourd'hui est d'ailleurs la maison Melik, qui héberge aujourd'hui les oeuvres et collections du peintre roumain Theodor Pallady.

Bucarest - Première vision
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Après la visite, il me reste le temps de rejoindre le restaurant, en flânant.

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Même si la fonction est mal rémunérée, la formation médicale roumaine est de bonne qualité ce qui finalement profite aux Etats européens qui embauchent  à bon compte des médecins roumains qui même payés au salaire minimum gagnent plus en s'expatriant.

 

 

Bucarest - Première vision
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J'ai été surprise de voir des Roumains se signer trois fois, soudain, dans la rue avant de m'apercevoir que c'est simplement parce qu'ils passent devant une église.

Bucarest - Première vision
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Malheureusement, ce n'est pas l'heure de manger donc je ne peux pas goûter cette spécialité de Bucarest que selon le panneau serait la... "ratatoui" !

Bucarest - Première vision
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Par chance, il y a un festival de musique gratuit qui promet de belles soirées.

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Le dîner a été réservé dans un monument historique, la brasserie Caru' cu Bere, c'est-à-dire "Chariot à bière"  fondée au XIXe siècle. Son blason orné d'un coq et d'un chat symbolisait ses horaires d'ouverture.

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Toutes les tables sont occupées, les serveurs jonglent avec les plats et des intermèdes musicaux ajoutent encore à l'ambiance endiablée.

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C'était une belle soirée et, pour la couronner, j'ai eu un premier aperçu du monastère Stavréopoulos, joliment éclairé.

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