Ces dernières années ont vu l'émergence de deux agaçantes affectations de publicitaire.
La première est la mise au ban de la préposition sans, la seconde est la féminisation démagogique des termes.
Autrefois, après les privations de la guerre, la réclame commença de vanter, à un rythme modéré, les charmes d'aliments plus nourrissants, plus crémeux, plus sucrés, plus moelleux... Meilleurs, quoi. On savait qu'il fallait en manger raisonnablement mais au moins, en manger était clairement un plaisir.
Puis, pour s'assurer plus de ventes, le joyeux conglomérat agro-alimentaire a décidé de nous engraisser comme des cochons en nous harcelant de publicités destinées à nous convaincre qu'il était vital de se goinfrer du matin au soir de sucre et de graisse, jusqu'à faire croire que c'était un dû.
Parallèlement, le joyeux conglomérat de la mode et des cosmétiques, martèle combien il est nécessaire de ressembler à une rame à haricots pour avoir le droit d'exister en tant socialement et sexuellement.
Aucun des conglomérats ne voulant perdre d'argent, ils ont mis au point une stratégie ahurissante que n'auraient pas renié les Shadocks : il faut se gaver de surplus appauvris.
Le mot sans étant l'archétype de la privation, comment inciter à l'achat ? La réponse est simple : il faut se donner l'air scientifique à grand renfort de pourcentage pour promettre de l'ajout... de rien. On ne parle plus de produits sans sucre mais de produits avec 0 % de sucre.
Abracadabra ! Peu à peu, le gogo se laisse conditionner à ingurgiter, dans tous les sens du terme, n'importe quoi. Il y en eut même pour acheter de l'eau garantie contenir "0 % de calories" ... jusqu'à ce que la DGCCRF mette fin à cette idiotie.