J'ai pu récemment plonger dans une splendide exposition des oeuvres produites par Nicolas de Staël entre 1945 et 1955.
Depuis longtemps, je croisais ses couleurs mais toujours trop brièvement : une carte postale, une toile à Lyon, une autre à Grenoble.
Une sorte de familiarité me le faisait reconnaître mais sans pour autant le connaître.
Bon, j'aurais préféré ignorer sa vie privée. Sa première femme, Jeannine Guillou, peintre elle aussi, avait sacrifié son art car ils n'avaient pas assez d'argent pour acheter de la peinture pour deux.
Il n'empêche que le gaillard se remariait trois mois après que la maladie l'eut emportée faute d'être bien soignée, pour finalement quitter cette seconde épouse pour une femme qui ne voulut pas de lui.
Bref, à 41 ans, ce pauvre Baron Nicolaï Vladimirovitch Staël von Holstein, s'est suicidé en pleine dépression.
Pourtant, à voir dix ans d'explosions de couleur et d'évocations lumineuses, on a peine à croire que tant de talent ait pu mourir.
J'affiche ici quelques images qui ne sont que des indices : aucune reproduction ne peut rendre la puissance et la nuance avec lesquelles les couleurs sont appliquées.
Les textures sont aussi importantes que les couleurs : parfois lisses, elles rendent les aplats chatoyants avec effets de transparence ; parfois pleines d'aspérités, elles font des jeux d'ombre dans la lumière.
C'est jubilatoire et envoûtant. Quand on fait des choses pareilles, on ne devrait pas mourir (et tant pis pour la théorie de l'art comme conjuration de la mortalité).
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