Tarascon : Trophée de la Tarasque en course camarguaise

La course camarguaise est un sport dans lequel des raseteurs tentent d'attraper des attributs primés fixés au front et aux cornes d'un bœuf appelé cocardier ou biòu (bœuf en provençal), mais auquel on confère parfois la dignité de "taureau cocardier".

En ouverture, une fanfare dite peña a fait le tour de la piste en jouant une musique entraînante qui ponctuera toutes les courses. 

Des habitants en habits traditionnels ont formé une haie d'honneur pour les raseteurs vêtus de blanc qui ont défilé en saluant la Présidence, un jury composé d'un président et de deux assesseurs qui veillent au respect des règles et annoncent les primes. C'est ce qu'on appelle la capelado.

Il n'y avait que des hommes, la jeune génération commençant tout juste à former des femmes. 

Au premier coup de trompette, un cocardier entre sur la piste pour une course de 15 mn. On annonce son nom et sa manade d'élevage.

Le meilleur taureau au cours d'une saison, de mi-mars à mi-novembre, est celui qui a le mieux évité les raseteurs. Il devient la fierté du manadier qui l'a élevé.

Au deuxième coup de trompette, les raseteurs munis d'un crochet fixé à la main, peuvent commencer à essayer de décrocher les attributs.

La technique consiste à s'approcher au plus près de sa tête pour attraper les attributs avec le crochet et ensuite se dégager le plus rapidement possible. 

On commence par la cocarde, puis les glands, puis les ficelles. Ces attributs sont comptabilisés et permettent aux raseteurs de totaliser des primes et des points. C'est le Président qui annonce la valeur initiale des primes qui peuvent être enchéries tout au long de la partie. Les noms des contributeurs sont annoncés à mesure : commerçants, associations, particuliers en mémoire de quelqu'un...

Les raseteurs sont aidés par les tourneurs qui n'ont pas de crochet et doivent placer le taureau en l'attirant pour faciliter le travail du raseteur.

Les bêtes sont très agiles et il faut un sacré sang-froid pour s'en approcher autant. 

Le seul recours des compétiteurs, quand ils se font courser, est de bondir à l'abri derrière les barrières de bois mais dans l'élan, ils peuvent même atterrir sur des spectateurs du premier rang !

Je dois dire que j'ai été impressionnée, puis je me suis soudain demandé ce que les bêtes y gagnent.

Certes, on ne les blesse pas comme à la corrida, mais devoir courir sans cesse derrière des types en blanc dans une chaleur caniculaire, ce n'est pas vraiment gratifiant. 

J'ai préféré retourner vers le château pour la suite des festivités.