En 1941, Matisse, qui était venu dans la région de Vence pour se soigner, avait passé une annonce pour rechercher une « jeune et jolie infirmière ».
Monique Bourgeois, une infirmière de 21 ans et amatrice d'art, y répondit. Une relation forte se noua entre elle et le peintre, qui la prit aussi de modèle jusqu'à ce que la guerre les séparât.
Lorsqu'ils se retrouvèrent, Monique Bourgeois était devenue, en 1946, sœur Jacques-Marie, au sein de l’ordre dominicain. A l'époque, les soeurs faisaient leurs prières dans un ancien garage.
Soeur Jacques-Marie réussit à convaincre son vieil ami de réaliser une chapelle. Elle lui servit d'assistante et d'intermédiaire auprès de la communauté religieuse des sœurs dominicaines.
L'édifice fut conçu par l'architecte Auguste Perret en lien avec Henri Matisse.
Pendant quatre ans, bien que malade et fatigué, l'artiste travaillera presque jour et nuit, s'impliquant dans tout le projet : de l’architecture, très dépouillée, à la décoration intérieure, des vitraux au mobilier, créant même une demi-douzaine de chasubles d’officiants
Pour Matisse, la Chapelle de Vence représentait l'aboutissement d'une recherche de concision et de dépouillement, où il atteint, selon ses mots, à « un art d'équilibre, de pureté, de tranquillité ».
Très malade, l'artiste ne put assister à l'inauguration de son œuvre, en 1951. Il écrivit à cette occasion :
« Je n'ai pas cherché la beauté, j'ai cherché la vérité. Je vous présente en toute humilité la chapelle du Rosaire des dominicaines de Vence… Cette œuvre m'a demandé quatre années d'un travail exclusif et assidu. Elle est le résultat de toute ma vie active… Je la considère, malgré toutes ses imperfections, comme mon chef-d'œuvre. »
La chapelle est inscrite au titre des monuments historiques depuis 1965.
Chapelle du rosaire, dite chapelle Matisse à Vence.
Informations sur les visites de la chapelle Matisse. Orientation vers adresse, horaires, réservations et bibliographie pour préparer votre visite.