Contrairement à Vienne qui est pleine de cafés et de pâtisseries fines, j'ai vu à Prague surtout des brasseries. Les desserts sont plutôt des clafoutis, des génoises et roulés aux fruits (pommes, myrtilles, framboises...).
Pour l'anecdote, j'ai cru manger quelque chose de très traditionnel en essayant le trdelník (ou trdlo) vendu dans la rue mais j'ai appris par la suite que ce n'est même pas un recette tchèque au départ. Il s'avère que ce tube de pâte levée cuite à la broche est apparu au centre ville de Prague.... il y a une quinzaine d’années.
Le trdelník aurait été inventé jadis par la minorité hongroise vivant en Transylvanie. De là, il aurait voyagé vers la Slovaquie, à Skalica plus précisément, une ville située à la frontière morave où il est fabriqué depuis le 17e siècle. Le trdelník de Skalica bénéficie d'ailleurs d’une appellation d’origine protégée de l’Union européenne.
Le journaliste Janek Rubeš explique :
"Comme la plupart des choses qu’on voit au centre de Prague, c’est arrivé avec les touristes. A Prague, dès que quelque chose plaît aux touristes, tout le monde le fait. Je mets le trdelník au même niveau que les voitures pseudo-historiques qui promènent les touristes : il y en avait deux, elles sont maintenant 200 ! Pour le trdelník, c’est pareil."
Et avec une recette aussi simple et rapide, rien d’étonnant que certains aient senti le bon filon pour en faire une attraction touristique. Le trdelník, présenté comme "authentique spécialité de Prague" se vend autour de 100 couronnes (environ 4 euros) soit plus de dix fois son prix de revient.
Le trdelník est riche car la pâte briochée, légèrement aromatisée à la cannelle, est roulée dans le sucre. Comme une image montrait un version saupoudrée de pistache pilée, je l'ai pointée du doigt ... et je me suis retrouvée avec un tube tapissé de crème de pistache.
Autant dire que je n'ai pas dîné ce jour-là !
Comme toujours, il y a une escalade puisque désormais le trdelník est proposé aussi avec un remplissage de fraises à la chantilly, voire une boule de glace.
Je suppose qu'il doit falloir l'engloutir à toute vitesse puisque le tube servi chaud n'a pas de fond, à moins qu'une dérive en ait fait un cornet froid.
C'était une semaine dense car Prague est un bijou d'architecture qui recouvre un quantité incroyable de styles et d'ornements.
Alors que j'ai fait de mon mieux pour optimiser mon séjour, je n'ai vu que le coeur de centre qui n'appartient qu'aux touristes sans avoir le temps d'aller voir la vie de quartier en périphérie.
ll serait malvenu de me plaindre des touristes, puisque j'en suis une, mais je peux légitimement me plaindre du manque de courtoisie de la majorité d'entre eux, zombies en pyjamas qui posent leur derrière partout sans respect pour ce qui les entoure.
Le tourisme de masse a produit des monstres en uniforme, dont les tricots informes et chaussures de sport viennent ruiner l'élégance des plus belles terrasses en ville.
A part dans une synagogue, je n'ai pas rencontré de personnel parlant français.
L'anglais est systématique. Comme je parle français, anglais, espagnol, italien et arménien, je peux prononcer tous les phonèmes et m'entraîner à la prononciation grâce à internet mais même quand je prenais soin de saluer, passer commande et remercier en tchèque, on me répondait en anglais dès qu'on comprenait que je n'étais pas native. Au temps pour l'exotisme...
A mon grand regret, je n'ai pas voir un opéra car c'était le ballet "La sylphide" qui était donné, et je ne l'aime pas assez pour le revoir.
En outre, les concerts étaient des clichés ("Les quatre saisons", "Les meilleurs morceaux classiques...) dont je me suis passée sans peine.
Dans tout le centre, je n'ai vu aucun café ou lieu de concert alternatifs, donc j'ignore tout de la scène musicale contemporaine tchèque.
Mon regret est d'avoir perdu une journée dans le quartier du Château dont je soupçonne que la visite recommandée est une stratégie pour alléger le coeur de centre. Il n'y a finalement rien de sensationnel et la visite canalisée est insupportable.
Heureusement, j'ai vu de belles en courant les musées et en découvrant l'architecture, même si j'ai marché plus de 12 km par jour en moyenne.
Il est temps que je rentre me reposer car les vautours me guettent...