La présence juive à Prague remonte au Moyen Âge, avec les premières mentions datant du 10ᵉ siècle.
Au 13ᵉ siècle, les Juifs furent contraints de s’installer dans une zone spécifique, formant ainsi le noyau du futur quartier juif. Ils furent confrontés à diverses persécutions, notamment l’expulsion en masse au 16ᵉ siècle. Ils furent autorisés à revenir plus tard, mais leur statut était souvent précaire.
Au 17ᵉ siècle, le quartier juif (Josefov) fut redessiné dans un style baroque sous le règne de l’empereur Joseph II.
De nombreuses synagogues emblématiques, comme la Synagogue Vieille-Nouvelle, furent construites à cette époque.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, près de 80 000 Juifs vivant sur le territoire actuel de la République tchèque furent assassinés.
Après la guerre, le quartier juif a été restauré et demeure un lieu de mémoire important.
La synagogue Pinkas, de style gothique tardif et Renaissance, se dresse juste à côté du Vieux cimetière juif. Elle fut édifiée en 1535 abrite depuis le milieu du 20e siècle un Mémorial aux victimes de l’Holocauste originaires de Bohême et de Moravie.
Dans la cour, une exposition "Le voyage sans retour" retrace l'histoire des déportations. C'est très douloureux et la suite n'apporte pas de consolation.
Les murs intérieurs de la synagogue sont recouverts des noms de près de 80 000 juifs ayant succombé pendant le génocide perpétré par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale.
Les noms sont disposés par ordre alphabétique, en fonction de leur commune d’origine, et sont généralement accompagnés de deux indications de temps : la date de naissance et la date à laquelle on dispose d’une dernière trace de la personne.
La liste des noms a été établie grâce aux fichiers constitués peu de temps après la guerre sur la base des registres de personnes déportées, des bordereaux d’enregistrement et des témoignages des rescapés.
Si les lettrages peuvent permettre un peu de distance, l'exposition où sont présentés des dessins réalisés par des enfants juifs dans le camp de concentration de Theresienstadt est insoutenable.
Rien ne peut atténuer l'horreur que leur a fait subir la cruauté nazi.
Le cimetière mitoyen est l’une des plus vieilles nécropoles juives d’Europe, remontant à la première moitié du 15e siècle. La stèle la plus ancienne encore debout, date de 1439. La dernière inhumation dans le cimetière eut lieu en 1787, avant le décret impérial de Joseph II interdisant les enterrements dans le centre-ville.
On dénombre environ 12 000 pierres tombales de différentes époques blotties pêle-mêle dans un espace très resserré.
Le nombre de corps ensevelis est encore plus important : en effet, même si le cimetière a été élargi à plusieurs reprises dans le passé, sa surface est restée insuffisante pour la communauté juive. Le déterrement des corps étant formellement proscrit, les tombes furent ainsi serrées, voire empilées sur plusieurs couches de terre.
A la Renaissance, les stèles les plus élaborées portent le nom du défunt ou des symboles concernant son nom ou sa profession. Les tombes baroques plus récentes sont ornées de longues inscriptions louant ses vertus.
Parmi les personnalités les plus célèbres de la communauté juive de Prague enterrées ici, il y a le grand religieux et érudit Judah Loew ben Bezalel, plus connu sous le nom de Rabbi Loew, mort en 1609.
Familier de l’empereur Rodolphe II, il fait l’objet de nombreuses histoires et légendes dont la plus connue, apparue ou popularisée au 19e siècle, lui attribue la création du Golem.
Attenant au Vieux Cimetière juif se trouve le bâtiment de l’ancienne Salle de cérémonie et de la morgue, édifié en 1911– 912 dans le style néo-roman, sur les plans de l’architecte J. Gerstl.
Il servait autrefois à la Confrérie des pompes funèbres (ou Société du dernier devoir, Hevra Kaddisha) fondée en 1564. Elle abrite à présent des images et objets relatifs à la confrérie : vaisselle, urne à vote, sébiles de quête...
La synagogue Klaus, de style baroque, se trouve à proximité immédiate du Vieux cimetière juif.
Achevée en 1694, elle est la plus grande synagogue du quartier juif.
La fonction de l'horloge à l'entrée est d'informer les fidèles des horaires de prière publique, qui varient au cours de l'année et selon qu'il s'agit d'un jour de semaine, du Shabbat ou d'une fête.
L'Hôtel de ville était le principal lieu de réunion de la communauté juive locale, mais il est actuellement fermé au public.
Il est connu pour ses deux horloges, celle du haut tour marquée en chiffres romains, l'autre plus en bas, en chiffres hébraïques, qui sont les mêmes que les lettres dans l'alphabet hébreu.
Les chiffres hébraïques commencent avec aleph et continuent dans le sens antihoraire autour du cadran.
La synagogue Vieille-nouvelle de style gothique, date de la fin du 13e siècle.
Elle est la plus ancienne synagogue d’Europe toujours en activité et reste la principale synagogue du quartier juif de Prague.
On la désigne tout d'abord sous le nom de Nouvelle synagogue et, quand d'autres synagogues sont construites, elle devient connue comme la Vieille-nouvelle.
Selon une légende locale, le Golem inactif, repose dans les combles de la synagogue, à l'endroit de la genizah, le «cimetière» de manuscrits hébreux comportant l'un des sept noms de Dieu qu'il est interdit d'effacer.
C'est peut-être un mythe ; toujours est-il que cet espace n'est visible que de l'extérieur de la synagogue, et qu'il n'y a aucun escalier à l'intérieur, selon la volonté du Rabbin Loew...
La synagogue dite « espagnole » a été construite en 1868 dans un style mauresque conçu par Vojtěch Ignác Ullmann. Elle n'était pas destinée aux communautés séfarades, comme son nom pouvait le faire croire, ne devant son appellation qu'à son architecture de style Renaissance maure.
Je n'ai pas pu m'attarder car il y avait une foule insupportable. On y accède par une entrée qui n'a vraiment rien de mauresque, avant de découvrir l'intérieur qui abrite aussi une exposition permanente sur la vie artistique et commerçante des Juifs de Prague.
Pour découvrir la splendide façade, il faut ressortir et contourner le bâtiment.
J'apprends en y arrivant que la synagogue Maisel est fermée en ce moment en raison du projet autour du centenaire de la mort de Kafka.
Je termine donc ma visite de Josefov en me consolant avec une belle façade et en m'offrant un livre de récits
Construite en 1905, la synagogue du Jubilé (dite de Jérusalem du nom de sa rue) a été conçue dans le style mauresque et de Sécession viennoise par l’architecte Wilhlem Stiassny.