La maison Hindliyan appartenait à la riche et nombreuse famille du commerçant arménien Stepan Hindliyan.
De son véritable nom Stepan Manouk, il fut surnommé "Hindliyan" car il commerçait beaucoup avec l'Inde.
La construction de la maison, sur deux étages, s'est effectuée de 1834 à 1835. Son ossature est essentiellement en bois, posée sur de profondes fondations en pierre. Les matériaux, les volumes et la distribution des pièces ont été pensés pour conserver la chaleur en hiver et s'isoler de la chaleur en été
Les murs sont en briques de terre sur lesquels sont apposés une couche primaire, une couche d'isolation et un enduit de finition. Ce dernier est très fin, approprié pour la décoration picturale et ce sont notamment ses fresques, avec le riche mobilier, qui rendent la maison si attrayante.
On voit, comme dans d'autres maisons de commerçants de cette époque, des panneaux ou médaillons présentant des scènes de paysages de contrées exotiques. Elles impressionnaient les invités et mettaient en valeur l'expérience et la puissance du commerçant en montrant des lieux qu'il avait pour habitude de visiter et qui restaient inaccessibles pour le commun des mortels.
Dans la salle à manger bleue, une fontaine distribuait rien moins que de l'eau de rose pour parfumer les mains des visiteurs.
La maison Hindliyan était l'une des rares maisons privées de Plovdiv à disposer de l'eau chaude courante. La salle de bains est habillée de marbre et de motifs en plâtre, avec un éclairage zénithal par verrière pour la lumière naturelle.
Un réseau de cheminées dissimulées dans les murs de la maison chauffait l'eau et produisait de la vapeur, tandis qu'un réseau de tuyaux en terre cuite sous les pieds faisait circuler l'air chaud et assurait le chauffage au sol, à la manière des hypocaustes romains.
L'ensemble des pièces de service (cuisine, buanderie, locaux de service et cave) sont dans une annexe à l'extérieur du bâtiment principal.
Ce bâtiment indépendant en pierre à deux niveaux, doté de nombreux endroits secrets, de lourds loquets et de portes métalliques, était une forteresse protégeant l’argent et les marchandises de valeur. La visite n’était pas possible lors de mon passage.
La famille propriétaire habita cette maison jusqu'en 1915. Cette année elle la transfoma en centre d'hébergement pour des immigrants arméniens qui fuyaient le génocide perpétré par les turcs.
Jusqu'en 1974, année de sa déclaration comme monument du patrimoine, 23 familles arméniennes se sont relayées pour y habiter temporairement.
La maison fut choisie comme décor pour une partie du film des frères Taviani "Le mas des alouettes" (2007) qui raconte le génocide des Arméniens.