Bulgarie - 3e jour : Choumen - Le monument aux 1300 ans de la Bulgarie

Le Monument aux 1300 ans de la Bulgarie, également connu sous le nom de Monument aux fondateurs de l'État bulgare, se dresse une altitude de 450 m, et il est visible à 30 km à la ronde.

L'idée de la construction du monument est née en 1977 lors des préparatifs des célébrations du 1300e anniversaire du Premier Empire bulgare.

Conçu par les sculpteurs bulgares Kroum Damyanov et Ivan Slavov, le monument est constitué de  8 corps en béton, dans un style cubiste et brutaliste. La forme globale arrondi est une référence à celle des yourtes des Proto-Bulgares.

La construction a commencé en août 1979. Pendant 22 mois, des sculpteurs, des architectes, des ingénieurs, des tailleurs de pierre et des bâtisseurs ont érigé les tours en béton, sculpté les signes, les symboles et les images des créateurs et bâtisseurs de l'État bulgare.

Le monument a été inauguré le 28 novembre 1981.

Le lien avec la ville de Choumen est un escalier de 1300 marches, mais il y a heureusement aussi un accès par la route !

Le monument célèbre des moments importants de l'histoire bulgare du 7e au 10e siècle.  

Dans la mythologie bulgare, bien avant l’apparition de l’être humain, la Terre était habitée par une race de géants nommés les Ispolin.

Il est difficile de ne pas y penser en voyant les proportions du monument.

Le premier personnage est  le créateur de l'État bulgare, Khan Asparoukh qui déplaça  puis sédentarisa son peuple en 681 pendant la période tardive des Grandes invasions en Europe orientale.

Accompagné de son cheval et son chien fidèle, il pointe son épée dans le sol en déclarant « Voici la Bulgarie - Ici, sous ce ciel, sur cette terre. »

À 18 mètres de haut se trouvent les statues des fondateurs de l'État bulgare entourées d’extraits des anciennes chroniques byzantines.

A gauche, Khan Tervel est le premier diplomate bulgare. En 705. il sauva Constantinople des invasions arabes et aida l'empereur byzantin Justinien II à retrouver son trône.  

Au milieu se trouve Khan Kroum, considéré comme ayant institué le premier code de lois bulgare connu sous le nom de lois de Kroum. Seuls quelques articles nous en sont parvenus par l'intermédiaire de la Souda, une encyclopédie grecque de la fin du 10e siècle : ils  punissaient sévèrement le parjure, la calomnie et ordonnaient l'arrachage des vignes, une mesure interprétée comme une répression de l'ivresse.

A droite, se trouve la sculpture de Khan Omurtag connu comme un bâtisseur et un philosophe. A partir de de 815, il avait assuré à son peuple une paix de 30 ans avec Byzance.

La statue suivante est celle du prince Boris 1e qui a introduit (en force...) la foi chrétienne en Bulgarie dès 864, ajoutant ainsi le pays « famille des peuples byzantins ». 

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est impressionnant.

Dans la salle dite de « l'âge d'or », domine la sculpture du tsar Simeon le Grand qui a fait de la Bulgarie l'un des plus grands pays européens, étendant son territoire jusqu’à trois mers : la mer Noire, la mer Égée et la mer Adriatique.

Sous son règne, de 893 à 927,  la Bulgarie a connu une prospérité culturelle et spirituelle économique sans précédent.  

Sa main gauche placée très haut est un symbole de pouvoir de l'État.

A côté de lui, se trouvent trois lettrés d’Ohrid, disciples de Cyrille et Méthode : Clément, Naum et Angelar qui furent très actifs dans la propagation des alphabets glagolitique et cyrillique.

Plus à droite, sont représentés les boyards qui l'ont aidé à prendre des décisions importantes de l'État.

L'immense triptyque en mosaïque est une conception de Simeon Venov et Vladislav Paskalev, réalisée par 12 artistes de Sofia dont Russi Dundakov, Ivo Gerchovski, Krasimir Atanasov.

La composition évoque le développement progressif de l'État.

Les figures sont surmontées de signes d’écriture : sur le premier panneau, l'alphabet runique, utilisé par les proto-bulens, surmonte une foule acclamant le khan.

Sur le deuxième panneau, le glagolitique accompagne l’adoption du christianisme, qui ne se fit pas sans réticences.

Sur le troisième panneau, le cyrillique accompagne le groupe des frères Cyrille et Méthode avec leurs  disciples Naum, Clément, Angelar, Sava et Gorazd, lettrés et bâtisseurs de l'« Âge d'or ».
 

En granit, à 52 mètres de hauteur, se dresse une figure du lion,  symbole de la puissance et de la vitalité bulgare.