Désignée aussi sous le nom de duomo di Lecce, la cathédrale Santa Maria Assunta est l'une des plus importantes d'Italie du Sud.
Dédiée à l'Assomption de sainte Marie, elle est le siège de l'archidiocèse de Lecce. Elle se distingue par son exceptionnelle architecture baroque du 17e siècle, son campanile de 70 mètres de haut et par sa place de style baroque qui est l'une des plus belles places d'Italie en même temps qu'un chef-d'œuvre de composition monumentale.
Comme tous les grands monuments, et en l'absence de recul, je n'ai pas pu faire une vue d'ensemble, donc voici pour commencer les segments, de gauche à droite.
Malheureusement, il n'est pas permis de monter à pied au sommet du campanile. C'est desservi par un affreux ascenseur moderne en acier moyennant la bagatelle de 10 €, venant en supplément des 11 € pour la visite du site et quelques autres sites moins prestigieux.
Le plus drôle, c'est que ça inclut deux sites dont l'entrée est de toute façon gratuite. Pour couronner le tout, le livret de quelques pages n'offre même pas un plan de la ville pour les localiser...
J'ai commencé par la cathédrale, avant de continuer avec le musée d'art sacré.
Pour être baroque, c'est baroque !
Ça froufroute dans tous les recoins, et encore, la lumière insuffisante ne rend pas la complexité des décors.
Il s'avère que le baroque a été conçu pour être époustouflant par le luxe des détails et que les fenêtres n'étaient pas teintées pour que les dorures et les pierres scintillent. Les vitraux ont été ajoutés ultérieurement, et à trop en faire, la conception initiale en a souffert.
L'autel ci-après est d'un luxe inoui, intégrant des marbres de toutes les couleurs, y compris du lapis-lazuli.
J'ai déjà vu souvent de la marqueterie de marbre, à plat, mais j'ai été soufflée d'en voir sur un support cylindrique. J'aurais aimé pouvoir m'approcher pour voir le détail, ou avoir une explication de la méthode.
J'ai beaucoup aimé le confessionnal façon castelet. Pour un peu, je m'attendais à voir surgir une marionnette d'évêque en habit rouge brandissant sa crosse pour gronder les petits enfants.
Ce tableau de la Madone du Bon Secours m'a intriguée car je n'ai encore jamais vu une figure masquée comme celle en bas à droite.
J'ai pu me la faire expliquer : c'est un membre de la confrérie du Bon Secours, distribuant du pain aux pauvres. La doctrine était que la reconnaissace devait aller à l'oeuvre au service de Dieu, et non à la personne faisant la charité. C'est la raison pour laquelle l'homme est masqué.
Il y a une grande et belle crypte mais les photographies y sont interdites. J'en vole quelques-unes, de l'entrée.
Il y a 92 colonnes dont les chapiteaux finement sculptés sont tous différents, et plusieurs autels.
Je frise l'indigestion mais, ne reculant devant aucun sacrifice, je m'attaque courageusement au Musée des Arts sacrés, installé dans l'ancien séminaire mitoyen.
Il y a une petite collection de peintures sans intérêt, à part celle-ci:
Toutes les oeuvres sont placées derrière un cordon rouge et j'ai bien failli faire une attaque quand, en me penchant pour photographier un cartel, un voix sortie d'un haut-parleur a émis un message d'alerte en italien puis en anglais.
J'ai d'abord cru à une alarme d'incendie mais il n'y a pas eu de sirène. J'ai donc continué la visite et à une autre occasion, la même voix s'est manifestée. Là, j'ai pensé que quelqu'un me suivait par vidéosurveillance car il n'y a pas de gardes dans les salles.
Pour finir, à la troisième fois, il s'est avéré que le message enregistré se déclenche dès qu'on approche LE CORDON de trop près, même pas l'oeuvre elle-même, pour dire en substance "Vous êtes trop près de l'oeuvre, veuillez reculer en deçà du cordon".
Les bustes d'évêques ci-après n'ont pas de cartel, et j'ignore s'ils sont en bois ou en carton-pâte. Je n'ai pas voulu en tapoter un pour le savoir...
Une salle est dédié au faste des vêtements, calices et autres accessoires en argent.
Comme toujours, je repars éblouie par la minutie du travail d'orfèvrerie, broderie et dentelle mais aussi écoeurée par les fortunes englouties dans les accessoires de rituels, au détriment de l'éducation du peuple.