Reims - La bibliothèque Carnegie, de style Art déco

Au lendemain de la Grande Guerre, Reims était une ville dévastée, aux nombreux monuments détruits.

En 1919, la municipalité n'ayant plus de lieu pour abriter ses collections de livres rescapées, les documents furent entreposés dans les espaces du musée, au sein de l’ancienne abbaye Saint-Denis, en attendant la construction d'une bibliothèque. 

Cet objectif n’aurait  pu être atteint sans l’apport financier considérable fourni par la Dotation Carnegie pour la Paix internationale créée en 1910 par le magnat de l’acier et philanthrope américain Andrew Carnegie .

La Grande Guerre, déclenchée quatre ans plus tard, ruina les espoirs de paix mondiale mais donna à la Fondation Carnegie un nouveau but : participer à l’effort de reconstruction à l’issue du conflit, en dotant symboliquement chacun des pays alliés meurtris par le conflit d’une nouvelle bibliothèque, lieu de culture par excellence.

La bibliothèque Carnegie de Reims rend hommage au rôle de la Fondation Carnegie avec en façade le drapeau et la devise des Etats-Unis  : e pluribus unum.

La devise de Reims, Dieu en soit garde, est apposée en regard.

Au final, 2509 bibliothèques ont été construites à travers le monde grâce au philanthrope dont un buste est placé en hommage dans le jardin en face de l’entrée principale.

Le bâtiment, bijou de l’Art déco, recèle des trésors. L'architecte Max Sainsaulieu eut en effet recours aux figures incontournables des arts décoratifs pour embellir son bâtiment : verrerie, ferronnerie, et marqueterie sont à l’honneur.

Nourri des exemples des bibliothèques étudiées lors de ses voyages à l’étranger, Max Sainsaulieu a conçu une bibliothèque très fonctionnelle, aux espaces rationnalisés, pensés pour répondre au mieux aux impératifs d’une bibliothèque d’étude.

C’est ainsi que le bâtiment est divisé en trois entités.

La partie frontale est attribuée au public, avec le hall d’entrée, la salle d’exposition et la grande salle de lecture.

La partie de gauche est destinée aux professionnels, avec les bureaux du personnel, la salle des catalogues et le bureau du conservateur.

La partie à l’arrière du bâtiment a été conçue pour abriter les espaces de conservation des collections, dénommés « magasins ». De forme semi-circulaire, les magasins se déploient en éventail, avec environ 14 kilomètres linéaires d’étagères.