A mon arrivée, juste à côté de la gare, j'ai été saisie par une maison spectaculaire.
Entourée de bâtiments ordinaires, sombre, elle avait l'air tout droit sortie d'un dessin de Chas Addams.
J'ai dû attendre une lumière propice pour la photographier et trouver quelques informations sur cette étrange présence.
Ferdinand Marrou, placé en 1850 comme apprenti chez un serrurier puis chez un ferblantier, s'initie à la ferronnerie à Lyon avant de perfectionner son art à Paris durant huit ans.
Ses travaux le font remarquer de Depeaux, armateur à Rouen, qui l'appelle dans cette ville et l'aide à s'installer à son compte en 1868.
Ferdinand Marrou présente ses travaux aux expositions nationales et internationales, au cours desquelles il est fréquemment récompensé : Paris en 1878, Amsterdam en 1883, Anvers en 1885.
Lors de l'Exposition universelle de 1889, à Paris, Marrou obtient la médaille d'or pour une fontaine en fer forgé.
Fier de ses succès, il décide de se construire une nouvelle demeure en 1890.
Il choisit un emplacement rue Verte et fait appel à l'architecte Émile Janet pour les plans et l'élévation, se réservant le dessin des ornements de la façade, des grilles et des balustrades. L'effusion de bois sculpté et de fer forgé reprend le style des maisons bourgeoises du 16e siècle.
Véritable démonstration de son savoir-faire et de sa créativité, sa maison lui assure une efficace publicité.
En 1917, Ferdinand Marrou rend l’âme dans sa demeure, trois ans seulement avant le début de la construction de l’actuelle gare ferroviaire qui va profondément bouleverser le visage de ce quartier.
Désormais, les murs accueillent les bureaux du Service régional de l’Inventaire général, rattaché au Conseil régional.
Malheureusement, la maison Marrou n'est pas ouverte à la visite donc je n'ai aucune idée du rendu intérieur.