En mai 1937, à l'occasion de !'Exposition internationale des arts et des techniques dans la vie moderne le musée d'Art moderne de la Ville de Paris ouvrait ses portes pour la première fois.
Depuis, il expose des oeuvres de mouvements artistiques qui façonnent l'histoire de l'art : fauvisme, cubisme, surréalisme, abstraction...
Exposée au cœur même du musée, La Fée Électricité de Raoul Dufy est l’une des plus grandes peintures au monde, composée de 250 panneaux de contreplaqué de 2 m sur 1,20 m, soit une surface totale de 624 m².
Elle retrace l’histoire de l’électricité de l’Antiquité au XXe siècle, à travers 110 personnages, scientifiques, inventeurs ou industriels, mais aussi les principales applications de l’électricité.
Elle fut réalisée en 10 mois pour le Pavillon de l'électricité de l’Exposition internationale des arts et techniques de 1937. Raoul Dufy utilisa pour cette œuvre une peinture à l'huile très légère, conçue par le chimiste Jacques Maroger, donnant une illusion de gouache et séchant très rapidement
Cette réalisation en un temps record s'est accompagnée de nombreuses recherches documentaires et un travail soutenu. Offerte à la ville par la société Électricité de France, l'œuvre a été installée au Musée d'Art Moderne en 1964 dans un espace aménagé spécifiquement pour l’accueillir.
L'œuvre monumentale peut se lire comme une partition de musique retranscrit l’inventivité de l’esprit humain dans toute sa richesse. La partie supérieure de l’œuvre présente un paysage changeant dans lequel le peintre a disséminé des motifs liés au progrès comme des usines, un train, un paquebot, ou une fête du 14 juillet illuminée par des guirlandes électriques.
La partie inférieure est consacrée à la représentation de 108 savants et inventeurs ayant contribué au développement de l’électricité comme Newton, Volta, Watt, Ampère, Faraday, Siemens, Hertz, Edison...
Curieusement, l'oeuvre se déroule de droite à gauche.
Cette immersion dans une couleur qui semble en mouvement est un vrai plaisir, et un délicieux prélude à la suite de la visite.
Comme d'habitude, je présente une sélection subjective, limitée par les contraintes d'angle et de lumière. De toute manière, il est impossible de rendre en photo l'émotion ressentie devant une oeuvre, c'est simplement une incitation à la découverte...
Picasso est en Espagne lorsqu'il apprend le suicide de son ami Carlos Casagemas, âgé de vingt ans, dans un café parisien après une déception amoureuse.
Ce choc émotionnel inaugure une période décisive de l'œuvre de l'artiste: « C'est en pensant que Casagemas était mort que je me suis mis à peindre en bleu. »
L'Enterrement transpose les codes de la peinture religieuse espagnole en convoquant Zurbarán ou El Greco, auquel Picasso emprunte la superposition de deux registres, terrestre et céleste. Délocalisant l'iconographie de la vie des saints dans le monde contemporain de la prostitution, Picasso représente le porche de la prison des femmes de Saint-Lazare.
J'ai été interpellée par ce détournement de "Charmeuse de Serpent" du Douanier Rousseau.
Il s'avère que Victor Brauner s'était installé dans l'atelier que ce dernier avait occupé, et peint cette oeuvre en hommage.
Les Sports font partie d'un ensemble de décorations monumentales réalisées par Jean Dunand pour le fumoir des passagers de première classe du paquebot Normandie.
L'œuvre reprend le thème des jeux antiques : dessinant une grande diagonale, de jeunes athlètes s'exercent au lancer du javelot, du disque et du poids.
Cet immense décor témoigne du tour de force accompli par Dunand avec sa technique de prédilection, la laque, apprise auprès du maÎtre japonais Seizo Sugawara.