Une jolie promenade dans le centre mène au célèbre passage Pommeraye et je m'y rends tranquillement, en découvrant les alentours.
Au bout de la rue, on aperçoit un beau clocher de ce qui se révèle être l'église Sainte-Croix.
Me voici sur la belle place Royale.
Inaugurée en 1865, la fontaine de l'architecte voyer Henri-Théodore Driollet,symbolise la vocation fluviale et maritime de Nantes. La ville est représentée au sommet par une statue allégorique en marbre blanc. Elle veille sur une série de statues allégoriques représentant la Loire et ses affluents.
La Loire est représentée par une femme versant de l'eau par deux amphores. Ses affluents sont symbolisés par deux statues de femmes et deux statues d'hommes, à demi allongés et versant de l'eau par une amphore : l'Erdre, la Sèvre, le Cher et le Loiret. D'autres statues symbolisent les huit génies de l'industrie et du commerce : soufflant de l'eau au travers de coquillages et juchés sur des dauphins crachant de l'eau par les narines, ils rappellent le rôle majeur du port de Nantes dans l'économie de la cité.
Les statues sont l'œuvre des sculpteurs Daniel Ducommun du Locle pour la ville et les cours d'eau, et Guillaume Grootaërs pour les génies, ainsi que du fondeur nantais Jean-Simon Voruz, le créateur de l'escalier du passage Pommeraye.
Inauguré en 1843, sous le règne du dernier roi Louis-Philippe, le Passage doit son nom à un jeune notaire, Louis Pommeraye, qui rêvait de transformer un quartier insalubre et mal famé en un passage de commerces luxueux digne de ses modèles parisiens très en vogue.
La construction dura trois ans, dans des conditions particulièrement difficiles avec un dénivelé de 9,40 mètres sur un flanc de côteau de sable et de rocher. En outre, l'hostilité des riverains donna lieu à une dizaine de procès.
L’opération fut toutefois un succès et le Passage Pommeraye devint un lieu de flânerie prisé des Nantais, avec pas de moins de soixante-six magasins.
Organisé sur trois niveaux autour d’un escalier monumental, le Passage offrait une conception nouvelle du commerce à ses premiers visiteurs qui ne connaissaient à cette époque que de sombres boutiques sans vitrines et sans étalage des produits.
Cette enclave luxueuse et lumineuse dans le centre de Nantes, ville alors en plein essor industriel, devint très vite un lieu de mode, de promenade, d’emplettes et même de courtisage pour la bourgeoisie.
Malheureusement, la crise de 1846-1847 transforma le Passage Pommeraye en fiasco financier et Louis Pommeraye rendit l’âme complètement ruiné.
Le lieu a par la suite traversé toutes les crises, échappé par miracle aux terribles bombardements de 1943 et retrouvé son dynamisme avec la reconquête de la ville par les piétons.
Le style du Passage Pommeraye est un mélange exubérant de néo-classicisme et d’éclectisme Louis-Philippe. La décoration symbolise la richesse de Nantes au 19e siècle, son industrie naissante, son commerce maritime et ses progrès techniques.
Les médaillons représentent des célébrités locales, intellectuelles, artistiques ou militaires. Les statues qui ornent le grand escalier sont les allégories du Commerce, de l’Industrie, de l’Agriculture, des Beaux-Arts, du Spectacle, des Sciences et du Commerce maritime.
La verrière, les torchères, les colonnettes, les ouvertures, l'escalier monumental, la profusion de détails décoratifs… Tout concourt à faire du Passage Pommeraye peut-être le plus beau passage couvert d’Europe, entièrement restauré en 2015 et doté désormais d'une galerie perpendiculaire à l’espace principal ajoutée en 2016 en direction de la rue de Santeuil.