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Baronne Samedi

Broutilles paraissant le crésudi

Concert : Chilly Gonzales et Sarah McCoy

Publié le 18 Juillet 2022 par Baronne Samedi in Art et spectacles, Musique, Lyon, Concert

C'est grâce à un superbe documentaire sur Arte qui couvrait toutes ses facettes que j'avais découvert l'inclassable Chilly Gonzales.

Né en 1972 au Canada, Jason Charles Beck, dit Chilly Gonzales apprend le piano très tôt et continue avec une formation classique à l’université de Montréal. En 1998, il part pour Berlin, attiré par l’effervescence musicale que connaît Allemagne. A partir de 2000, il mêle dans ses compositions de nouvelles influences comme le jazz, le rap, la pop, la musique électronique, le hip hop, le trip hop...

En France, il forme avec Renaud Letang « W », un collectif qui se consacre à la production d’artistes, et mène en parallèle de nombreuses collaborations avec des artistes très variés comme Charles Aznavour, Peaches, Feist, Princess Superstar, Jane Birkin, Philipe Katerine, Daft Punk, Manu Chao ou Iggy Pop.

Ce soir, aux Nuits de Fourvière, ce furent deux heures délicieuses. Il est entré sur scène dans ses emblématiques pantoufles et robe de chambre pour jouer en ouverture, un mélange de ses composition pour piano solo. 

Concert : Chilly Gonzales et Sarah McCoy

Les mélodies envoûtantes, avec de fugaces allusions à Debussy ou Satie, ont peu à peu évolué vers un grand numéo d'excentrique, virtuose avec dérapages contrôlés, changements de rythmes cocasses et gestuelle que n'aurait pas reniée Chico Marx.

En véritable bête de scène, rejoint par une violoncelliste, un violoniste puis un batteur, Chilly Gonzales a empoigné le public pour ne plus le lâcher.

Concert : Chilly Gonzales et Sarah McCoy

Plaisanteries, échappées en rap, bain de foule... il a tout fait, y compris brocardé le public français "qui ne sait pas taper dans les mains", ce qui a mené à une leçon de rythmique sur le mode "Suivez la pantoufle !" pour diriger le tout.

On comprend comment ce diable d'homme a pu battre le record du monde du concert le plus long en jouant et chantant pendant 27 heures et 3 minutes, en mai 2009...

Concert : Chilly Gonzales et Sarah McCoy

En première partie, j'ai découvert Sarah McCoy, qui compose et écrit des morceaux qu'elle porte avec une voix remarquable de sensibilité.

McCoy a eu un parcours chaotique à travers les Etats-Unis avant de s'imprégner de la Nouvelle-Orléans, et elle s'épanouit désormais à Paris, avec le soutien de Chilly Gonzales.

Elle a ce timbre bouleversant, entre Big Mama Thornton et Amy Winehouse, qui est la quintessence du blues. J'aurais d'ailleurs aimé que les compositions qu'elle a chantées ce soir en fussent mais on ne peut reprocher aux artistes de se diversifier.

Si ses compositions étaient inspirées et puissamment interprétées, elles étaient parfois ponctuées de batterie lourde, voire de sons électroniques à mon sens parfaitement superflus. 

Néanmoins, son plaisir sur scène était visible et ses éclats de rire ont établi un lien fort avec le public.

Concert : Chilly Gonzales et Sarah McCoy
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