Au cours de ma visite à Laon, j'ai eu la chance de profiter d'un dimanche au Festival de musique baroque qui se déroule à Saint-Michel-en Thiérache.
Fondée en 945, l'abbaye bénédictine, parfaitement préservée, abrite les grandes orgues de Boizard de 1714 et, dans le cloître, des peintures murales datant du 16e siècle évoquant la vie de Saint Benoît.
L'orgue Boizard est un des rares instruments du 18e siècle parvenu presque à l'identique jusqu'à ce jour, ayant été préservé par un exceptionnel concours de circonstances.
Il est un exemple typique d'orgue du temps de Louis XIV. Très adapté à l'exécution authentique des œuvres des maîtres français de l'époque, il a été utilisé pour de nombreux enregistrements.
Le matin, nous avons entendu Il Combattimento di Trancredi e Clorinda de Monteverdi, représentatif du genre naissant de l’opéra venu de la cantate et du madrigal, puis des cantates et opéras de Rossi et de Cavalli. Un véritable régal !
Ensemble La Risonanza : Emanuela Galli, soprano ; Raffaele Giordani, ténor : Iason Marmaras, baryton ; Fabio Bonizzoni, clavecin et direction
A la fin de la matinée, dans une ambiance très sympathique, une buvette est installée le long du cloître et tout le monde se répartit aux tables pour pique-niquer gaiement.
C'est suivi d'une rencontre avec des artistes évoquant les oeuvres jouées.
En 1987, lors de travaux de restauration, des fresques ont été découvertes, représentant des scènes de la vie de Saint-Benoît.
Datant du 16e siècle, elles sont d'inspiration italienne.
L'après-midi, était dédiée à Vivaldi, dont l’exubérance vocale et la virtuosité instrumentale témoignent de l'effervescence artistique de la Venise du 18e siècle.
Le choix des morceaux étaient un hommage aux voix de mezzo-soprano et c'était une splendeur. La complicité jubilatoire des musiciens était palpable et les chanteuses d'une grande qualité.
Dans les solos, le mezzo-soprano d'Eva Zaïcik était léger et précis tandis qu'Adèle Charvet déployait une puissance veloutée d'autant plus impressionnante qu'elle était largement enceinte. En duos, l'harmonie était superbe.
- L’Olimpiade : Ouverture
- Airs extraits d’Orlando Furioso, Andromeda Liberata, Farnace, La Fida ninfa, Il Giustino, Argippo, Juditha triumphans RV 644
- Concerto en la majeur « per li Coglioni » RV 340
- Concerto en ré mineur « per Monsieur Pisendel » RV 237
Le Concert de la Loge : Adèle Charvet, mezzo-soprano ; Eva Zaïcik, mezzo-soprano et Julien Chauvin, violon et direction