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Baronne Samedi

Broutilles paraissant le crésudi

Yoshitsune - Junko Uedo/Groupe Poil

Publié le 14 Octobre 2021 par Baronne Samedi in Art et spectacles, Musique, Théâtre de la Renaissance, Oullins

Heike monogatari ou "Le Dit des Heike" raconte la lutte entre les clans Minamoto et Taira au XIIe siècle pour le contrôle du Japon, dont le point culminant est la bataille de Dan-no-ura.

Recueilli de la tradition orale en 1371 et considéré comme l'un des grands classiques de la littérature japonaise médiévale, il est un produit de la tradition des biwa hōshi, moines aveugles qui sillonnaient le pays et gagnaient leur vie en récitant des poèmes épiques tout en s'accompagnant au biwa, un parent asiatique du luth.

(c) Françoise Guenet

(c) Françoise Guenet

Junko Ueda aime faire partager Heike monogatari aux audiences contemporaines car, selon elle, il reflète le  monde moderne, avec ses épisodes d'émotions dramatiques et son approche bouddhiste soulignant l'impermanence de la vie humaine. 

La musicienne, qui a travaillé entre autres avec le violoncelliste Yo-Yo Ma, les compositeus Jean-Claude Eloy et Wil Offermans,e st accompagnée ici du Groupe Poil, un trio lyonnais aux influences si diverses qu’il en est inclassable, avec comme invité Antoine Arnera du Grand Sbam, compositeur associé au Théâtre de la Renaissance.

(c) Paul Bourdrel

(c) Paul Bourdrel

 Le rapprochement de ces deux univers semble improbable mais le résultat est très prenant.

Le récit alterne biwa et chant shômyo, une forme venue du bouddhisme. Experte dans les deux, Ueda émet une voix puissante, étonnamment grave, dont les résonances se rapprochent du chant diphonique.

Elle tire des sons très variés de son biwa, en utilisant un grand plectre de sa main droite pour frapper le corps de l'instrument tandis que les doigts de sa main gauche, placés sur les cordes, contrôlent et nuancent les effets sonores des cordes en vibration. Le plectre sert aussi comme un bottleneck, avec des effets de glissando très toniques.

Pour une oreille occidentale, les dissonances du chant sont déconcertantes, d'autant qu'on devine qu'elles reflètent les actions du récit, sans en comprendre les paroles. Toutefois, l'accompagnement des autres musiciens, entre free jazz et rock progressif, fusionne avec la soliste pour une atmosphère presque hypnotique.

Pour exemple, vous trouverez ci-dessous deux versions de Dan-No-Ura, l'une avec Junko Ueda seule, et l'autre avec Poil.

Yoshitsune ou l'épopée des Heike - 14 octobre 2021
Conception, musique, arrangements par le Groupe Poil et  Junko Ueda

Avec
Junko Ueda chant shomyo, satsuma-biwa
Antoine Arnera claviers, chant
Boris Cassone guitare électrique, chant
Guilhem Meier batterie, chant
Benoît Lecomte basses électrique et acoustique

Production Dur et Doux Coproduction  Théâtre de La Renaissance – Oullins Lyon Métropole, Les Détours de Babel. Soutiens  Ministère de la Culture – DGCA et Drac Auvergne-Rhône-Alpes, CNM, Spedidam, Sacem, Le Périscope, La Péniche, I-Portunus

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