Quelle frustration ! Le musée archéologique de Syracuse est une boîte à merveilles mais je n'ai pu en voir qu'une partie, et au pas de charge : non seulement une partie était en rénovation mais à cause de l'épidémie de covid-19, la jauge était réduite et limitait la visite à moins d'une heure.
Une aile est consacré à la préhistoire du paléolithique à l'âge du fer avec une collection de roches et de fossiles d’animaux du Quaternaire, dont deux éléphants nains qui vivaient à l’époque dans la région.
Il y a également des outils et des poteries du néolithique dont l'ornementation montre qu'il y a déjà 8000 ans, l'humain ne se contentait pas d'objets pratiques : il fallait aussi qu'ils soient beaux.
Portes tombales dont la sculpture en relief est supposé représenter schématiquement un acte sexuel (22e - 15e s. av. JC).
Le motif féminin de ce qu'on pense être une idole, ci-après, se retrouve aussi sur le bord de jarres (22e - 15e s. av. JC).
Je n'avais jamais rien vu de semblable et aurais très bien pu croire à une oeuvre contemporaine, en-dehors de ce contexte.
Les départements suivants sont dédiés aux colonies grecques de la Sicile, aux époques archaïques et classiques, aux reliques des colonies dépendantes de Syracuse : Akrai, Kasmenai, Camarina, Heloros ; mais aussi d’autres cités-états de Sicile comme Gela et Agrigente.
L'ennui, c'est que je n'ai vu qu'une partie car certaines salles étaient closes. Un vrai crève-coeur...
Les trois statuettes en bois qui suivent datent de la seconde moitié du VIIe s. av. J.C.
Elles sont rarissimes, et seules les caractéristiques physiques et chimiques du terrain humide près de la source sulfureuse où elles furent trouvées ont permis la conservation de ces pièces exceptionnelles. .
La Vénus Landolina qui suit est une sculpture romaine en marbre de la première moitié du Ier siècle av. JC, d'après’un modèle grec du IIe siècle av. JC. Elle porte le nom de l'archéologue Saverio Landolina qui l'a découverte en 1804 à Syracuse.
Elle représente une Vénus anadyomène, c'est-à-dire sortant des eaux. Elle était considérée par Guy de Maupassant comme une des plus belles Vénus du monde et il lui a consacré un éloge dithyrambique dans "La Vie errante".
Pour une vision complète de l'attitude, j'ai trouvé la photographie d'une Vénus similaire, dans le style de Praxitèle, exposée à Athènes :
Ce Priape de la seconde moitié du IIIe s. av. JC est l'une des premières statues représentant le dieu des jardins, des vergers et des plaisirs de la chair qui présidait à la fertilité des champs et à la prospérité des troupeaux.
Son principal attribut était une érection spectaculaire dont il a été privé au fil du temps...
Je ne suis pas particulièrement intéressée par la numismatique mais les pièces conservées ici dans un état remarquable considérant leur âge.
Chaque ville-Etat frappait sa monnaie avec des symboles la représentant pour prouver sa puissance, même si la valeur ne dépendait que du poids de l'argent ou de l'or.
Certains graveurs s'étaient même rendus célèbres pour la qualité de leurs créations, comme Kimon, Euianetos, Euthymides, Phrygillos ou Eukleidas.