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Baronne Samedi

Broutilles paraissant le crésudi

Wakatt - Serge-Aimé Coulibaly

Publié le 11 Juin 2021 par Baronne Samedi in Art et spectacles, Danse, Lyon, Biennale de la Danse, Théâtre de la Croix-Rousse

©Gery Barbot

©Gery Barbot

Serge-Aimé Coulibaly, burkinabé, s'est formé à la comédie, la danse et la musique, dans la compagnie Feeren rencontrée en 1993 à Ouagadougou. Pour élargir ses horizons et trouver sa voie personnelle, il continue sa formation en France, auprès de Claude Brumachon et Dany Lo Flora Gomez.

Il fonde en 2002 sa propre compagnie, Faso Danse Théâtre. Dans le même temps, il rencontre le belge Alain Platel et les Ballets C de la B qui seront une étape révélatrice de son identité profonde de danseur et de chorégraphe.

Pour Coulibaly, danse, théâtre et musique se nourrissent de la nécessité d'exprimer la vie toute entière, les mythes et légendes, les travaux quotidiens, les histoires amoureuses, la révolte et les luttes nécessaires à la condition d’homme.

C'est d'ailleurs une oeuvre douloureuse que Wakatt, mot d’origine arabe signifiant "Notre époque" en dioula, sa langue maternelle.

© Faso Danse Théâtre

© Faso Danse Théâtre

Sur fond d'aube ou de crépuscule, la scène s'ouvre sur 9 corps debout, immobiles, en silhouette.

A gauche, Magic Malik nous livre des envolées de flûte entêtantes, accompagné d'un jazz très groovy, bien servi par le batteur et le bassiste 

Quand tout s'éclaire, on distingue un sol noir qui évoque d'abord des graviers, puis des cendres quand s'en extrait un dixième personnage, sac sur la tête et mains levées, image même de la coercition.

© Faso Danse Théâtre

© Faso Danse Théâtre

A partir de là, c'est un enchevêtrement d'énergies, de corps qui s'attirent et se repoussent. Des bagarres menacent puis s'épuisent jusqu'à ce que tous fassent corps avec le sol en reddition, avant de rebondir en sauts frénétiques.

C'est une folie collective,  riche en pantomime, presque à la limite de la danse. Bribes d'imprécations, cris de détresse... Il y a pourtant tellement d'espoir dans ces corps magnifiques de force et de souplesse.

L'étrangeté de ce faux désordre m'a fait surgir à l'esprit le terme de "danse conceptuelle", une chorégraphie chargée d'intention au-delà du mouvement.

Programmé dans le cadre de la 19e Biennale de la Danse de Lyon et donné au Théâtre de la Croix-rousse, le spectacle a été acclamé par les amateurs qui en retour ont été salués par le chorégraphe lui-même.

Serge-Aimé Coulibaly ©Lydie Nesvadba

Serge-Aimé Coulibaly ©Lydie Nesvadba

Serge Aimé Coulibaly & Magic Malik Orchestra • Wakatt  • Création 2020 • 10 danseurs, 3 musiciens

Danse Marion Alzieu, Bibata Maiga, Jean-Robert Koudogbo Kiki, Antonia Naouele, Adonis Nebie, Jolie Ngemie, Sayouba Sigué, Snake, Ahmed Soura,

Direction artistique Serge Aimé Coulibaly - Musique Magic Malik Orchestra Scénographie, costumes Catherine Cosme - Lumières Giacinto Caponio

Co-production Théâtre National Wallonie-Bruxelles, Belgique ; Ruhrtriennale, Allemagne ; La Biennale de la danse de Lyon ; deSingel, Anvers, Belgique ; Kampnagel, Hamburg, Allemagne. Remerciements Ankata, Bobo-Dioulasso Burkina Faso ; Dream City Tunis. Diffusion Frans Brood Productions. Avec le soutien de La Communauté Flamande, La Fédération Wallonie-Bruxelles, Tax Shelter Belgique.

Ce spectacle est labellisé dans le cadre de la saison Africa2020 de l'Institut français, avec le soutien de son Comité des mécènes

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