Côté cour, le luth, la flûte et la viole de gambe jouent un répertoire alliant des pièces médiévales et des créations inédites, dans des sonorités toujours envoûtantes.
Côté jardin, d'étranges boîtiers et récipients recouvrent une table, sur lesquels un homme jongle avec des fiches électriques. C'est intrigant car un autre joue d'une console électronique placée derrière le public, pour produire les boucles sonores.
Quand en fond de scène apparaissent des images abstraites animées, un schéma se dessine peu à peu, qui semble en lien avec la table mystérieuse : les grains d'une poudre se déplacent, se groupent, se dispersent ; un liquide forme des cercles concentriques. Tel un alchimiste, l'homme introduit des gouttes de couleurs avec une pipette pour transformer la composition.
La cymatique permet ainsi de visualiser les vibrations acoustiques, rendant fascinante la rencontre du numérique et de l'ars subtilior.
Un bémol est le trio de danseurs : les mouvements debout sont datés et les emmêlements au sol, peut-être en référence aux images sur l'écran, ne sont guère flatteurs. Le tout paraît superflu et on ne peut que supposer que la démarche de certification Artist Diploma oblige à mêler tous les arts.
Note : Après deux ans de répétitions et d'échanges, les jeunes artistes-étudiants Artist Diploma du CNSMD de Lyon ont investi le Théâtre de la Renaissance pour une semaine de créations aux esthétiques multiples. Initialement prévue dans le cadre du festival "Les Fabricants" n° 7, cette représentation a eu lieu uniquement devant un public professionnel restreint dans des conditions sanitaires drastiques imposées par la pandémie de covid-19.
Lucas Alvarado, viole de gambe, vièle, électronique, composition
Morgan Marquié, luth
Marc Vervisch, flûte à bec
Louise Carrière, Thomas Fontaine, Jade Logme, danse
Adrián Serna, vidéo/mapping
Compositions de Lucas Alvarado
Œuvres de Paolo da Firenze, Solage et Guillaume Dufay