Bel exemple de décentralisation, c'est à Moulins, dans l'Allier, que se trouve le Centre National du Costume de Scène et de la Scénographie.
Il a pour rôle la conservation, l'étude et la valorisation d'un ensemble de 10 000 costumes de théâtre, d'opéra et de ballet ainsi que de toiles de décors peints, qui proviennent des trois institutions fondatrices du Centre : la Bibliothèque nationale de France, la Comédie-Française et l'Opéra national de Paris.
A ce fonds viennent s'ajouter de nombreux dons de compagnies, d'artistes et de théâtres.
Toute l'année, le public peut découvrir une exposition permanente et une expositon temporaire.
L'exposition permanente est dédiée à la vie personnelle et artistique de Rudolf Noureev, l’un des plus grands danseurs et chorégraphe du XXe siècle.
Il préféra quitter le régime soviétique et s'installa à Paris. Il fut directeur du Ballet de l'Opéra de 1983 à 1989, et également maître de ballet et chorégraphe en chef jusqu'à 1992.
Dans l'espace qui lui est consacré, il y a des panneaux racontant sa vie, des costumes de scène, de jolies maquettes de décor et des objets de sa collection personnelle.
"Manfred" - Veste de Nicolas Georgiadis, 1981 et "Le lac des cygnes" - Pourpoint de Franca Squarciapino, 1984
"La belle au bois dormant" - Pourpoint du Chat botté et tutu de la sixième fée par Nicolas Georgiadis, 1989
Rudolf Noureev, atteint du sida, s'éteint à Paris le 6 janvier 1993. Suivant sa volonté, il est inhumé civilement au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois, en région parisienne.
Ezio Frigerio, décorateur de plusieurs ballets chorégraphiés par Noureev et ami du danseur, assure la conception du tombeau qui sera installé en 1996.
Entièrement revêtu de mosaïque, il se présente sous la forme d'un kilim recouvrant les malles de l'errance. Il est aussi une évocation de l'origine tatare de Noureev et son goût du voyage.
L'exposition temporaire, en place jusqu'au 1e novembre, s'intitule Couturiers de la danse.
Depuis un siècle, les grands couturiers subliment les créations des chorégraphes : Coco Chanel et les ballets russes, Gianni Versace et Maurice Béjart, Christian Lacroix puis Olivier Rousteing avec le ballet de l’Opéra de Paris, Issey Miyake et William Forsythe... les exemples sont aussi nombreux que prestigieux.
Conçue par le journaliste et auteur Philippe Noisette et scénographiée par l’architecte et artiste Marco Mencacci, l’exposition, enrichie de photos et vidéos, présente une sélection de 120 costumes dans des vitrines pensées comme des écrins.
"A la Rochelle, il n'y a pas que des pucelles" - Costumes de Jean-Paul Gaultier - Chorégraphe Régine Chopinot, 1986
En deux endroits, des écrans diffusent des ballets mais, en voyant chaque costume, on se rend compte que certains mériteraient spécifiquement d'être montrés en action, comme l'étrange pantalon, ci-dessus.
"L'enfant et les sortilèges" - Costumes de On aura tout vu - Chorégraphie de Jeroen Verbruggen, 2006
"Renaissance" - Costumes de Olivier Rousteing pour Balmain - Chorégraphie de Sébastien Bertaud, 2017
"Boléro" - Costumes de Riccardo Tisci pour Givenchy - Chorégraphie de Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jallet, 2013
"Les prophètes" et "Les marchands" - Costumes de Sylvie Skinazi - Chorégraphie de Daniel Larrieu, 1989/90
"L'après-midi d'un faune" - Costume d'après Léon Bakst pour la reprise de la chorégraphie de Nijinski par Pierre Lacotte, 1992
"Brahms Schonberg quartet" - Costumes de Karl Lagerfeld - Chorégraphie de George Balanchine, reprise en 2016
"Le Train bleu" - Chorégraphie de Bronislava Nijinska - Costumes d'après Coco Chanel, reprise de 1992
"Sissi, l'impératrice anarchiste" - Chorégraphie de Maurice Béjart - Costumes de Gianni Versace, 1993
"Malraux ou la métamorphose des dieux" - Chorégraphie de Maurice Béjart - Costumes de Gianni Versace, 1986
"Patrice Chéreau (devenu danseur)" - Chorégraphie de Maurice Béjart - Costumes de Gianni Versace, 1988
L'exposition est superbement présentée dans ce lieu très convivial. Le café du musée est à la hauteur du reste, tant par sa décoration que par sa cuisine.
C'était une belle promenade, d'autant que j'avais une pilote grâce à qui j'ai pu aussi découvrir la campagne verdoyante tout au long du trajet !