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Baronne Samedi

Broutilles paraissant le crésudi

Pequeños territorios en reconstrucción - Teatro Línea de Sombra

Publié le 20 Octobre 2019 par Baronne Samedi in Art et spectacles, Théâtre, Oullins

C'est dans le cadre du festival Sens interdits (10 ans déjà !) que le Théâtre de la Renaissance d'Oullins a donné la pièce "Pequeños territorios en reconstrucción".

Le spectacle prend sa source dans un article de la revue Proceso. Le journaliste y relatait la reconstruction de la ville de Turbaco menée par un groupe de femmes déplacées de force en pleine forêt durant la guerre civile en Colombie.

L’idée de la Ciudad de las Mujeres (la Cité des femmes) est venue du quartier d’El Pozón, à Carthagène, après que Patricia Guerrero, avocate en défense des droits humains, ait fondé la Ligue des Femmes déplacées en 1999.

Après un court séjour dans la Cité, la compagnie Teatro Línea de Sombra, en 2013, a créé une heure de spectacle entre documentaire et  hypothèses.  

©Friderike Heuer

©Friderike Heuer

Une narratrice dit les grandes lignes et traduit de l'espagnol en simultané ; trois femmes sur scène agencent peu à peu des parpaings en guise de maisons, elles montrent aussi les photographies et citent les noms de celles qui ont porté le projet. L'une d'elle chante parfois.

C'est une belle démarche que de porter à l'attention du monde le courage de ces femmes menacées, construisant leur village en fabriquant elles-même 300 000 parpaings pour créer 98 lieux de vie multicolores, et tenter de se mettre à l'abri de la violence des hommes.

©Friderike Heuer

©Friderike Heuer

C'est une bonne réflexion que d'évoquer que parfois un refuge est aussi une prison.

Mais c'est là qu'on aimerait en savoir plus, savoir où en est aujourd'hui la situation de cette Cité,  mais voilà qu'on embraye sur la guerre de la drogue, la mort de Pablo Escobar, le déclin de sa mégalomane Hacienda Nápoles ... et la cavale de ses hippopotames (note de la Baronne : une cinquantaine, désormais, qui menacent sérieusement l'écosystème colombien).

Et ce n'est plus du théâtre quand tout ceci n'est pas raconté, quand on se retrouve à devoir lire les faits sur des cartes projetées looooonguement sur le fond de scène, dans le silence le plus complet.

Pour finir, on nous parle d'échanges épistolaires, d'un récit confus selon lequel tous les enfants de la Cité des Femmes auraient été emmenés par un homme se disant magicien et dont deux ont été retrouvés à Panama. 

Et puis ? Rien. Fin du spectacle. J'ai été très désappointée par le manque de substance de cette pièce.

Quand on choisit le théâtre-témoignage pour amener à réfléchir ou à compatir, ça n'en reste pas moins du théâtre pour lequel il faut un texte prenant, porté par comédiens ou des tragédiens, et non pas une sorte de  conférence. 

©Friderike Heuer

©Friderike Heuer

Spectacle en espagnol | Traduction simultanée en français - Durée : 1 h environ

Création et conception Zuadd Atala, Alicia Laguna, Eduardo Bernal, Jorge A. Vargas, Noé Morales, Lubis Cárdenas, Yohan David Barrios, Nayelis Paola Gonzalez
Mise en scène Jorge A. Vargas
Textes Eduardo Bernal, Jorge A. Vargas, Noé Morales Muñoz
Assistante recherches David Gutiérrez Castañeda
Assistant mise en scène Ricardo Pérez
Musique originale Jorge Verdín
Création des silhouettes de femmes Carlos Becerril
Multimédia et video Marina España
Production exécutive Alicia Laguna
Assistante de production Aranza Mulia
Administration Patricia Díaz
Appui technique et production Moisés Flores

Avec Alicia Laguna, Zuadd Atala

Création en 2013 - Première en France. Production Iberescena, Teatro Línea de Sombra.
Avec le soutien du Fondo Nacional para la Cultura y las Artes (FONCA) et du Fondo Iberescena. Spectacle en coréalisation Festival Sens Interdits / Théâtre de La Renaissance.

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