New Order a mal résisté au passage du temps et leur concert aux Nuits de Fourvière a été une réelle déception : mauvais son, chanteur désaccordé, bref, j'étais partie avant la fin.
Du coup, perchée dans les gigantesques arènes de Nîmes, j'ai éprouvé une certaine appréhension en voyant la distance me séparant de la scène et j'ai pensé : les groupes sont encore plus vieux et le lieu encore plus grand, qu'est-ce que je vais voir ?
De fait, l'endroit est magique, et l'air appréciable après une journée à 37°.
C'est une sacrée grimpette, d'autant qu'arrivant tard, j'ai dû aller jusqu'au sommet. De plus, j'ai dû essayer plusieurs accès car les gradins étaient bondés.
Finalement, quand je commençais à me décourager, un jeune couple a eu la grâce de se tortiller pour me faire une place.
Non seulement ça, mais le garçon a même eu la gentillesse d'aller me prendre une bière auprès d'un des préposés en fluo qui arpentent les gradins, mais auquel il m'était impossible d'accéder.
Bref, les conditions étaient idéales pour profiter de la musique de Statu Quo dont la composition a largement changé depuis leur création au début des années 60.
A présent, le groupe est constitué de :
- Francis Rossi : guitare principale, chant (depuis 1962)
- Andy Bown : claviers, guitare rythmique, harmonica, chant (depuis 1976)
- John "Rhino" Edwards : basse, guitare rythmique, chant (depuis 1985)
- Leon Cave : percussion, choeurs (depuis 2013)
- Richie Malone : guitare rythmique, choeurs (depuis 2016)
Je dois dire que la formation fonctionne à merveille et que le groupe a conservé toute l'énergie nécessaire à faire tourner leur boogie rock.
C'est sur "You're in the army now" que Rossi a mobilisé le public pour le refrain. Bien que ce soit un de leurs tubes marquant, c'est loin d'être un morceau que j'aime.
Pour le reste, je me suis régalée et la transition avec ZZ Top était parfaitement cohérente.
Les vieux briscards n'ont pas changé depuis un demi-siècle :
- Billy Gibbons : guitare, chœurs, chant solo (depuis 1969)
- Dusty Hill : basse, claviers, chœurs, chant solo (depuis 1970)
- Frank Beard (*): batterie, percussions, chœurs (depuis 1970)
La parfaite cohésion du trio leur donne une présence stupéfiante.
(*) rions un peu : malgré son nom, il est le seul sans barbe...
Le concert a été très blues avec des parties de chant impeccable et le shuffle endiablé des cordes, couplé à une batterie impacable donnait la sensation d'un véritable mur de son.
Tout le concert donnait une impression d'aisance et de maîtrise, avec des clins d'oeil amusants comme les déplacements synchronisés de Gibbons et Hill, les changements de guitares incluant les inénarrables en peluche blanche pour "Gimme all your lovin'".
Nous avons bien sûr eu droit à "La grange" et la fête s'est terminée sur une belle reprise de "Jailhouse rock".
Il a bien fallu partir et, une fois encore, j'ai pu apprécier le talent architectural des Romains qui construisaient des structures d'une capacité de 25 000 places assises, évacuables sans bousculade en quelques minutes.
Le festival d'été de Nîmes a une programmation très éclectique et je regrette autant ce que j'ai manqué que ce que je manquerai ...