Le SS Great Britain est un paquebot à vapeur britannique de 3 300 tonnes, construit par le grand ingénieur Isambard Kingdom Brunel, le premier navire de haute mer doté d'une coque de fer et d'une propulsion à hélice.
Quand il fut lancé, en 1843, il était le plus grand navire à flot. Il mit 14 jours pour traverser l'Atlantique.
Il transportait 120 passagers de 1e classe (dont 26 passagers en cabines simples), 132 passagers de 2e classe et 130 officiers et membres de l'équipage.
L'ajout d'un pont supplémentaire fit ensuite passer le nombre de passagers à 730.
La viande fraîche, le lait et les œufs pour le voyage étaient fournis par les nombreux animaux vivants à bord. Un passager en a fait une liste: une vache, trois bœufs, 150 moutons, 30 cochons, 500 poulets, 400 canards, 100 oies et 50 dindes ; le tout très bruyant pendant le voyage !
Le site a été aménagé de façon à mettre d'emblée le visiteur dans l'ambiance du 19e siècle.
Le navire est parvenu jusqu'à nous après une longue période où il servit de ponton pour dépôt de charbon aux îles Malouines.
Laborieusement renfloué et rapatrié en Grande-Bretagne sur une barge à la fin des années 1980, puis intégralement restauré, il est actuellement l'une des attractions touristiques les plus prisées du port de Bristol.
Seule une toute partie de l'intérieur a été rénovée pour être visitable, pour montrer des exemples d'aménagement au public.
L'accès au navire se fait via un hangar présentant une exposition didactique et historique sur le navire et son époque, très accessible aux enfants, avec une ambiance de bruitage très immersive.
Un simulateur permet d'essayer de s'orienter avec une barre et une boussole, tout en se faisant copieusement tancer par la voix d'un capitaine bourru quand on se trompe...
La passerelle fait arriver à la poupe. Il n'y a aucun mouvement car même si le navire paraît posé sur l'eau, il est en réalité en cale sèche (je montrerai le procédé plus loin).
La cloche de quart est placée là, gravée selon la tradition du nom du navire. C'était un bien précieux car c'était souvent le seul moyen d'identifier l'épave si un vaisseau avait coulé.
La hauteur des mâts est impressionnante, vue d'aussi près.
A certaines heures, il est possible d'y grimper comme les marins d'autrefois, mais avec un harnais et sous la supervision d'un "membre de l'équipage". En jupette et souliers vernis, je me suis prudemment abstenue.
A plusieurs endroits du pont, des portes donnent accès aux ponts inférieurs. Le premier entrepont était pour les voyageurs de deuxième classe, le mess et les cuisines.
Etonnamment, la première classe est située plus bas, au deuxième entrepont. A mon grand regret, on ne peut pas visiter de cabine de luxe, ni la chambre-fort, ni le boudoir des dames etc. L'attraction principale est en fait le salon
Les parties d'entreposage des marchandises, des animaux ou les dortoirs des matelots ne sont pas visibles, il ne reste que le cabinet du médecin de bord.
Après la visite intérieure, un escalier permet de voir l'extérieur de la coque en métal et la dimension de l'hélice grâce à un système astucieux : le navire est en cale sèche dans un bassin, avec juste un peu d'eau par-dessus une séparation en verre marquant la ligne de flottaison.
La visite du site se termine sur un petit musée documentaire, sur le quai à bâbord, donnant à voir "Dans la tête de Brunel". Il y a des plans, des objets personnels, des photographies, diverses évocations de l'époque.
Je n'ai pas la patience d'aller dans le détail mais la muséographie est très réussie.
Après cette longue visite, je dois rejoindre mon pote Vincent au Bristol Museum and Art gallery,
La perspective de devoir contourner le port pour rejoindre le nord-ouest me fait soudain prendre conscience que ce sera plus long que prévu... Et c'est là que je découvre qu'il y a un bac juste devant le site pour traverser !
Le pilote n'est pas un gondolier mais il fait le trajet alors que je suis la seule cliente. Il ne faut que trois minutes alors qu'il m'aurait fallu plus d'une demi-heure à pied pour arriver au pied de la colline que je dois franchir pour trouver le musée.