Il s'avère que Bath n'est qu'à 10 minutes de train de Bristol, donc je trotte jusqu'à la gare de Temple Meads en regrettant de n'avoir pas un lainage sous mon blouson : la température qui frisait 28° hier est tombée à 16°, tandis que le vent s'est levé...
Cette statue a attiré mon attention mais à y regarder de plus près, il s'avère que c'est un assemblage de carton-pâte et de vrais objets, le tout peint en gris.
Aucune explication n'est donnée mais, en tout cas, c'est amusant et intriguant.
L'accès aux toilettes de la gare est coquet mais le panneau avertissant qu'elles sont nettoyées par "un membre masculin du personnel" m'a fait mauvaise impression.
A la gare de Bath, je découvre qu'il faut insérer son billet dans un portillon pour pouvoir sortir. Après une frénétique séquence de "où-ai-je-fourré-ce-satané-machin ?", craignant de l'avoir égaré, je l'ai heureusement retrouvé entre les pages de mon agenda.
A l'heure où en France, on baptise tout en anglais, ou tout en italien en matière de café, j'ai trouvé amusante cette enseigne, en face de la gare.
J'ai aussi trouvé plutôt ironique cet avertissement en français, comme si nous étions les barbares venus ravager la ville...
En tout cas, même si Bath est une ville réputée pour son architecture georgienne et ses eaux thermales, il y a visiblement les mêmes problèmes avec l'alcool qu'à Bristol...
C'est plutôt cocasse comme bannière car sur le modèle "Don't drink and drive" ("Ne conduisez pas ivre"), on a l'impression qu'elle dit "Ne vous noyez pas bourré".
Je découvre que l'abbaye de Bath mérite la visite, surtout pour les voûtes en trompe, comme je n'en avais jamais vu.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que le confort des paroissiens est assuré au moment de s'agenouiller, avec les coussins prévus devant chaque place.
Les thermes romains sont juste en face.
Les Celtes sont les premiers à construire un sanctuaire sur le site des eaux chaudes. Ils le dédient à la déesse Sulis que les romains identifient à leur déesse Minerve, tout en gardant le nom pour la ville : Aquae Sulis. Le temple est construit vers 60-70, tandis que le complexe thermal est construit progressivement durant les 300 années suivantes.
Les thermes ont été modifiés à plusieurs occasions, notamment au XIIe siècle et au XVIe siècle.
La source est désormais dans des bâtiments du XVIIIe siècle. Les visiteurs pouvaient prendre les eaux au Grand Pump Room. Le restaurant qui y est maintenant installé a gardé la fontaine et, lors de mon passage, un duo de violoniste et pianiste accompagnait joliment le déjeuner.
C'est à Bath que Mary Shelley écrivit son "Frankenstein", après en avoir eu l'inspiration peu avant en Suisse.
La visite du site romain est bien conçue : une maquette montre le site dans son intégralité et le parcours suit le cheminement des salles thermales, avec des projections sur site montrant l'utilisation.
En revanche, il n'y a que des audioguides, alors que je préfère les brochures, plus rapides à consulter. Il y a aussi des visites guidées. Le résultat est qu'il faut sans cesse contourner les gens qui sont plantés sur le chemin pour écouter l'appareil, ou agglutinés autour des guides.
Des pierres et bas-reliefs sont été replacés, et des objets usuels exposés en vitrine. Je n'ai pas photographié les pièces, plats et autres fibules car on en voit souvent ailleurs.
Ce que je n'avais jamais vu, ce sont les tablettes de défixion mais j'y reviendrai plus tard.
La tête sculptée d'une dame de haut rang, qui devait orner un tombeau, et qui montre une coiffure sophistiquée, est accompagnée d'une vidéo montrant l'effet dans la vie...
J'ai trouvé très mignonnes ces trois déesses-mères de l'antiquité celtique.
Une vidéo montre la gravure de texte sur de petites plaques en étain. Ce sont des tablettes de défixion, ou plus clairement comme le dit l'étiquette en anglais, des malédictions.
Les gens citaient des gens qu'ils connaissaient ou pas, et qui les avaient lésés. Il y a même des malédictions contre des voleurs de vêtements dans le vestiaire des thermes, hé ! hé !
La plaquette était ensuite jetée dans la source sacrée pour parvenir à la divinité.
C'est amusant qu'encore aujourd'hui, on jette des piécettes dans les fontaines pour faire un voeu.
Une plaquette est très particulière : elle comporte les seuls mots de british celtic ayant survécu. Les lettre sont latines mais le texte n'a jamais pu être traduit.
Une salle, chauffée par le sol, était un salon de cosmétique à l'usage des dames.
Ici, on voit très nettement la quantité de piécettes qui ont été jetées par les visiteurs.
L'alternance de chaud et froid selon les parties du parcours était nettement perceptible. Mais en sortant, c'est un froid mordant qui me saisit, coupant court à toute velléité de flânerie.
Je me contente de retourner à la gare d'un pas vif, en saisissant juste quelques images.
Une ligue de tempérance a dû tenter une percée, avec cette jolie statue dont le socle dit "L'eau est ce qu'il y a de mieux"...
Cette boutique est pour les voyageurs temporels coincés sur le traîneau du Père Noël.
Je crains de mourir de froid avant que de mourir de rire. Une fois rentrée à Bristol, je me replie sous la couette avec une théière brûlante en espèrant ne pas avoir attrapé mal au point de m'empêcher de faire mes dernières visites, demain...