Débarquée au pied de la Brandon Hill, je me repère sur la tour-belvédère Cabot Tower derrière laquelle je pourrai redescendre pour atteindre le musée, en traversant le parc.
Au final, à savourer le décor, je me suis copieusement perdue dans le parc ce qui m'a valu un grand détour pour rallier le musée, qui est gratuit, et rejoindre Vincent.
L'entrée est fort belle, avec ce superbe avion:
En revanche, la collection permanente relève presque du cabinet de curiosités et la muséographie mal faite n'incite pas à l'exploration.
J'ai fait l'impasse sur les galeries didactiques et d'histoire naturelle, sauf pour le portrait du fameux Alfred dont l'histoire est contée en haut d'un "escalier menant nulle part", vestige d'une aile réaménagée.
S'il y a quelques jolis objets victoriens, au demeurant mal présentés, la collection de céramique et verrerie relève du banal ou du kitsch, pour ce qu'on en voit étant donné l'absence d'éclairage dans les vitrines.
Il y a néanmoins quelques bonnes choses pour se consoler, à commencer par cet étrange instrument qui malheureusement ne comporte aucune description.
A priori, les touches blanches indiquent un piano mais les touches noires comportent une rayure blanche. Je n'ai pas pu éclaircir ce mystère et un prudent couvercle en plexiglas empêche de tester le clavier.
Il y a également quelque chose de rarissime : une vraie roulotte des années 1900. Elle ont été utilisées comme maisons par la communauté rom sédentarisée après avoir été longtemps utilisées uniquement par les itinérants.
Noah et Annie O'Connor ont vécu ici avec leur fils Frank jusqu'en 1925. A la mort de Noah Annie a vendu la roulotte. On retrouve sa trace en 1950, quand elle fut achetée par une Miss Cunningham de Dorking qui écrivit "J'adore cette roulotte mais je m'aperçois que c'est une vraie mais responsabilité.' Elle la vendit en 1951 à un camp de vacances à Glamorgan.
Le musée de Bristol a acheté la roulotte en 1953 et l'a installée ici en 1957.
En peinture, quelques pièces intéressantes aussi, dont des pré-raphaélites de renom.
Le petit tableau de ces enfants sur le vif m'a beaucoup plu. Avec le jeu de lumière sur les visages, on dirait une photographie juste un peu floue.
De même, cette toile m'a séduite par la qualité de sa lumière. Elle m'a fait penser à du Sorolla.
C'est Vincent qui a attiré mon attention sur l'expression torve du petit Jésus (il tient des cerises, à propos, par des maracas). Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'a rien d'un chérubin.
Notons que cette version n'est pas exactement du peintre mais une exécution de son atelier, sous sa supervision.
Cette toile de Cranach est forte, dans sa sobriété. Elle restitue l'état d'esprit d'un réformateur sans concessions. Pour selon qu'elle a été peinte il y a cinq siècles, sans le cartel, on pourrait la croire bien plus récente. Elle a un petit côté Gauguin.
En partant, je vois une oeuvre impertinente de Banksy. On dirait du vandalisme mais la statue est en réalité un moulage en résine.
Elle a été réalisée à l'occasion d'une exposition "Banksy vs Bristol" en 2009, puis l'artiste en a fait don au musée.