Le musée propose en particulier des expositions sur l'Irlande préhistorique, les périodes viking et médiévale. Le plus impressionnant a été l'exposition des momies naturelles, à la fin.
Avant toute chose, je me suis restaurée dans le très joli café.
Le bâtiment en lui-même est très plaisant, avec de belles portes, mosaïques, céramiques murales etc.
En revanche, la visite est difficile, car tout est dans la pénombre, même ce qui ne craint pas la lumière ; les vitrines sont pleines de reflets et les cartels sont à peine lisibles.
C'est frustrant car il y a des pièces superbes impossibles à photographier ou même à comprendre.
La stèle taillée du 9e siècle m'a bien évidemment rappelé celles que j'ai vues en Arménie, au début du mois.
La plaque blanche, en os de baleine, et le galet rond à côté étaient utilisés repasser les toiles fines en lin.
Les "hommes des tourbières" sont des momies naturelles : l'acidité de l'eau, le froid et l'absence d'oxygène concourts à dessécher et tanner naturellement la peau des cadavres ; le squelette, en revanche, est rarement intact, car l'acidité de la tourbe dissout le phosphate de calcium qui forme l’armature des os.
Les corps sont parcellaires car souvent découverts par hasard, par l'utilisation de matériel agricole.
Les hommes étant morts de profondes blessures, l'exposition est centrée sur une nouvelle théorie qui relie les sacrifices humains aux rituels de souveraineté et de royauté pendant l'âge du fer.
En tout cas, c'est très troublant.
L'homme de Clonycavan a eu le crâne fracassé par trois coups de hache en pierre et a aussi été éventré. Pendant qu'il reposait dans la tourbe, le poids des sphaignes gorgées d'eau a aplati sa tête fracassée et les eaux sombres ont tanné sa peau comme du cuir et donné à ses cheveux bruns une teinte orange.
Une datation au carbone 14 indique que le corps a été jeté dans la tourbière entre 392 et 201 av. J.-C
Sa coiffure est remarquable et servait peut-être à le grandir. En effet, sa taille, estimée à 1,57m, était petite pour un homme, à son époque. La houppe était fixée avec un gel se composé d'huile végétale et résine de pin. Aucun arbre ne produisant ce type de résine et une étude a révélé u'elle venait du sud de l'Espagne ou du sud-ouest de la France. Faire venir de si loin un produit cosmétique est sans doute la preuve du haut niveau social élevé de l'homme de Clonycavan.
La cohue et le mauvais éclairage ne m'ont pas permis de relever les détails de l'homme de Baronstown, mais c'était bouleversant de voir ses bouclettes.
L'homme de Old Croghan serait mort au 4e siècle avant notre ère, à moins de 20 ans. Il mesurait 1,98 m, selon des calculs basés sur la taille de son bras. C'est une taille exceptionnelle pour cette époque.
L'homme bénéficiait de soins de manucure ce qui laisse penser qu'il n'était pas impliqué dans les travaux manuels, et par conséquent probablement qu'il était de haut lignage.
Son dernier repas a consisté en du froment et du babeurre. Toutefois, il a été démontré que son alimentation a été plutôt riche pendant au moins les quatre derniers mois de sa vie. Des cicatrices au niveau de son poumon tendent à penser qu'il a souffert d'une pleurésie. Au moment de son inhumation, l'homme était nu à l'exception d'une lanière de cuir tressée autour de sa main gauche.
De retour à l'hôtel, il s'avère qu'ils ne servent pas de repas le soir mais on m'indique un endroit proche.
Après avoir passé des vêtements secs, je pars à la recherche d'un casse-croûte, en grommelant car il pleut toujours.
Et c'est ainsi que j'ai eu un grand coup de chance !!
A suivre...